Percerune porte-fenêtre en double vitrage est affaire de spécialiste. De même, ne vous lancez pas dans le percement d’un mur si vous n’êtes pas sûr de vous. Comment installer la chatière ? La pose d’une chatière se fait en trois étapes : le traçage des repères, la découpe et la fixation. Tracez l’emplacement
Voicià quel point il peut être rapide de poser une chatière dans une porte en bois ou en plastique : Pour chatières z. B. avec la reconnaissance par micropuce, il est logique d’ajouter les chats avant de commencer à installer la chatière. C’est parti : Etape1 : Marquez d’abord la position correcte de la chatière sur votre porte
Installerune chatière dans les portes-fenêtres en double vitrage est considéré comme un moyen essentiel de fournir commodité et indépendance à nos amis à quatre pattes. Ceci permettra à ce dernier de profiter au maximum de votre maison et de votre jardin en votre absence. Peut-on installer une chatière sur une porte ou un châssis en verre ? Les
Commentinstaller une chatière sur une porte intérieure; Matériaux; Outils; Instructions; produits recommandés; Si vous cherchez une solution à votre problème de litière, savoir comment installer une chatière pourrait être la meilleure option pour vous. Si vous avez besoin de cacher la litière de votre chat dans un placard ou une buanderie, couper une chatière est
Vouspouvez également retirer la porte mobile et n'installer que le cadre de la porte.Le matériau de l'ABS-PC améliore la durabilité et a une grande transparence, ce qui permet aux animaux de mieux observer le paysage extérieur.Silencieuse : la chatière est très silencieuse, n'ayez donc pas peur d'introduire du bruit dans votre vie.Avec aimant : L'aimant permet à la chatière de ne
Ellepeut s'installer sur les portes en bois, métal, double vitrage et les murs en brique. Enregistre jusqu'à 40 animaux. Enregistre jusqu'à 40 animaux. SUREFLAP Chatière à Puce électronique Connecté - B La plus intelligente des chatières : elle permet de contrôler l’accès, même à distance.
uNdax. Vous voyez le verre à moitié vide ou à moitié plein ? Et si vous choisissiez de le voir désormais entièrement plein ? Des questions lancinantes agitent le monde de l’éducation depuis toujours que faut-il enseigner à l’école ? Comment préparer au mieux les jeunes au monde qui les attend ? Quelles sont les compétences à développer ? La formation professionnelle, maillon essentiel du système éducatif suisse, est-elle aussi prise dans ces réflexions. La Haute école fédérale en formation professionnelle HEFP, l’institution chargée – entre autres – de la formation des enseignant-e-s de la formation professionnelle, a choisi d’explorer la voie de l’interdisciplinarité pour innover de manière durable. Article coécrit avec Nicolas Rebord Disons d’emblée et sans trop de prudence que le monde d’aujourd’hui impose des défis importants à la jeunesse et globalement à toute l’humanité. Il s’agit de défis complexes qui vont des manifestations de phénomènes liés au changement climatique aux défis posés par l’augmentation de nos besoins énergétiques en passant par les enjeux migratoires et bien d’autres choses encore. Face à ces défis, nous retrouvons souvent deux postures. La première est alarmiste voir le verre à moitié vide peu d’espoir, la planète se meurt et l’humanité avec elle. La deuxième posture est plus engageante voir le verre à moitié plein des solutions existent, l’humanité cherchera et trouvera les ressources pour surmonter ces défis. Néanmoins, l’optimisme comme le pessimisme ne garantissent pas l’action – et il faut agir – c’est pourquoi nous ne choisissons ni le verre à moitié vide, ni le verre à moitié plein, nous choisissons un verre plein, rempli d’un pragmatisme philosophique que John Dewey approuverait passer à l’action, faire et agir pour sortir du simple état d’esprit ! Comment trouver des réponses créatives aux défis complexes ? C’est adossé au constat qu’il faut et qu’il faudra encore et pour longtemps trouver des réponses créatives et innovantes à des défis complexes que la HEFP s’est engagée depuis plus de 15 ans sur la voie d’une solution possible. Cette voie prend appui sur un module intitulé “approfondissement de la didactique dans la formation professionnelle” qui fait partie de la formation pédagogique des enseigant-e-s de la formation professionnelle. Ce module invite les enseignant-e-s de la formation professionnelle qui se forment à la HEFP à conduire des projets en compagnie de leurs apprenti-e-s. Ces projets sont réalisés par des apprenti-e-s d’écoles, de régions et de métiers différents, encadré-e-s par des enseignant-e-s également d’écoles, de régions et de métiers hétéroclites. Ces projets prennent corps soit à partir de défis qui naissent d’une situation problématique Yamada, 2022 à résoudre, soit à partir de la mise en œuvre d’une idée Yamada, 2021. Pour ce faire, le module intègre des concepts d’interdisciplinarité Morin, 1990, de complexité Morin, 2005, de co-dérive naturelle et d’énaction Varela et Maturana, 1994, d’imprédictibilité de l’activité humaine et d’activité collective Rebord, 2014, de pédagogie différenciée Perrenoud, 1997 ainsi que de durabilité Raworth, 2018. Et concrètement, cela se passe comment ? Pour permettre la recherche de solutions créatives, nous proposons notamment de jouer avec l’hétérogénéité, en mettant au travail, sur un même projet, des personnes venant de métiers et de milieux différents. Nous postulons ainsi que des solutions innovantes pourront plus facilement émerger. Comme le dit si bien le physicien et climatologue français Jacques Labeyrie Quand on ne trouve pas de solution dans une discipline, la solution vient d’en dehors de la discipline » cité par Edgar Morin, 1990. Loïs Meusy, apprenti électronicien de 3ème année a participé au projet de réalisation d’une maquette didactique servant à expliquer les principes de base d’un automate, il évoque à ce sujet Ce qui m’a le plus intéressé dans ce projet était de voir avec les différents métiers ce que nous allions réaliser comme résultat. Loïs Meusy, apprenti électronicien de 3ème année et son enseignant Nathanaël Sunier d’évoquer à son tour J’ai aimé collaborer avec d’autres corps de métier, étendre mon panel de possibilités techniques pour rendre possible la réalisation de cette magnifique maquette didactique pour le Musée d’Art et d’Histoire de Neuchâtel. Nathanaël Sunier, enseignant La rencontre entre les disciplines crée potentiellement un terreau propice à l’émergence de solutions innovantes. De plus, cette émergence est imprédictible et imprévisible – les innovations découlant de la rencontre des disciplines relèvent d’une forme de sérendipité – de découvertes inattendues. Pour illustrer tout à la fois le concept de sérendipité et en même temps expliquer notre démarche nous vous proposons la lecture de la petite histoire “Monsieur Louis Vuitton ou les jolis hasards de la vie.” dans l’encadré ci-après. L’équipe qui a contribué à la réalisation du DISTRIBUTOO » – un distributeur de nourriture saine et locale à destination des écoles. Le projet a été réalisé entre des informaticien-ne-s, des menuisières et menuisiers, des micromécanicien-ne-s et des médiamaticien-ne-s. Photo 2022, Nicolas Rebord, HEFP. Dans le cadre des projets, indiquons encore que la HEFP fixe deux éléments à prendre en compte. Tout d’abord, le projet doit être accessible à toutes et tous, y compris les personnes en situations de handicap. Ensuite, le projet doit prendre en considération le développement durable nous renvoyons ici le lecteur à l’article du même blog intitulé Quel est le rôle de la formation dans les enjeux climatiques ?. Quels sont les résultats ? Citons directement, quelques exemples de projets comme la porte automatique pour personnes handicapées réalisée par des dessinateurs, des aides en soins, des automaticiens et des électriciens. Évoquons aussi le support à gobelet pour personnes handicapées réalisé par des automaticiens, des informaticiens, des professionnels de la restauration et des peintres en carrosserie. Signalons encore la robe de lumière en soie parsemée de 250 diodes électroluminescentes led conçue par des étudiant-e-s de l’École de couture et des apprenti-e-s en électronique Mentionnons encore la maquette didactique expliquant les principes de base d’un automate photo ci-dessous réalisée par des horlogers, des électroniciens et des polymécaniciens et bien d’autres projets à découvrir ici ou là et encore ici La HEFP organise chaque année une journée ouverte au public le SOUK. À cette occasion, les futur-e-s formatrices et formateurs à la pratique professionnelle de différents centres de formation seront accompagné-e-s de leurs apprenti-e-s pour présenter leurs réalisations. En 2023, l’événement se déroulera le 31 mai nous vous y attendons nombreuses et nombreux ! Maquette didactique exposée au Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel expliquant les principes de base d’un automate. Photo 2022 réalisée par Denis Likoski – apprenti médiamaticien en 2ème année à l’État de Vaud. Compétences du futur Notre approche ne relève évidemment pas d’une coquetterie pédagogique, il s’agit de répondre à des besoins bien réels notamment ceux d’un marché du travail en pleine mutation. Former du personnel qualifié apte à faire face aux défis actuels et futurs c’est l’une des missions qui nous guide. Lorsque nous mettons au cœur de notre dispositif les concepts d’interdisciplinarité, de complexité, d’activité productive et collective, d’imprédictibilité de l’activité humaine et de durabilité, nous favorisons l’éclosion des compétences nécessaires pour pleinement s’installer dans un monde en mutation. En 2021, un rapport du cabinet de conseil McKinsey Defining the skills citizens will need in the future world of work définissait les compétences dont les citoyens auront besoin dans le futur. Parmi les compétences relevées par McKinsey, nous pouvons en relever trois fondamentales que notre approche permet de recouvrir le travail d’équipe, la pensée critique et l’agilité intellectuelle. Le rapport “Futurs of Jobs – Top 10 skills of 2025” du World Economic Forum WEF paru en 2020 évoquait les dix principales compétences professionnelles de demain Les dix principales compétences professionnelles de demain – et le temps qu’il faut pour les acquérir. Au nombre de celles-ci, nous pouvons dégager cinq compétences que notre dispositif permet de développer la pensée analytique et l’innovation, les stratégies d’apprentissage et l’apprentissage actif, la résolution de problèmes complexes, la pensée critique et la créativité, l’originalité et l’initiative. Nous le disions plus haut, la durabilité est une composante centrale de notre approche. Innover, trouver des solutions oui, mais ces dernières doivent être durables. En nous basant sur les dix compétences EDD suggérées par éducation21 Compétences EDD éducation21, notre approche permet de développer particulièrement les huit compétences suivantes construire des savoirs interdisciplinaires prenant en compte différentes perspectives, penser en systèmes, changer de perspective, aborder ensemble des questions en lien avec la soutenabilité, contribuer à des processus collectifs, développer un sens d’appartenance au monde, réfléchir à ses propres valeurs et à celles d’autrui, assumer ses responsabilités et utiliser ses marges de manœuvre. Faire travailler ensemble des apprenti-e-s de métiers différents sur un projet commun et durable contribue fortement aux développements des compétences tant nécessaires évoquées par McKinsey, le WEF et Education 21. En initiant ces jeunes aux attentes du monde professionnel daujourd’hui et de demain, nous les outillons pour qu’elles et ils puissent s’y intégrer sereinement et aussi et surtout trouver leur chemin dans la vie. Conclusion Enseignant-e-s en formation et apprenti-e-s mettent beaucoup de cœur et de passion à réaliser leurs projets. Ils sont toujours toutes et tous très fiers de leurs réalisations. Notons aussi que pour les apprenti-e-s le projet réalisé en plus d’alimenter chez eux une fierté méritée, le projet alimente aussi une ligne non négligeable dans un curriculum vitae en pleine croissance ! Les projets ont souvent donné beaucoup de fil à retordre à nos innovateurs en herbe sur le papier tout fonctionne bien, dans la réalité c’est une autre histoire – pour cela la HEFP tient à des réalisations concrètes – des défis imprévus jalonnent tout le long de l’aventure mais c’est chaque fois des occasions d’apprendre, de progresser et disons-le, la satisfaction est toujours présente au bout du chemin. Pour illustrer ceci, pensons aux multiples tentatives qui ont conduit les apprenti-e-s du projet Ecopromobil – un grill pliable, transportable et réutilisable pour éviter l’utilisation des grills jetables » à choisir le bon matériau. Les premières tentatives de revêtement du grill en carrelage ont fendu sous la chaleur – le choix s’est finalement porté sur des briques en céramique qu’un apprenti magasinier a eu l’idée d’utiliser. Peu importe, comme le dit si bien Woody Allen Si tu n’échoues pas de temps à autre, c’est le signe que tu ne fais rien de très innovant ». Faire évoluer le monde par l’innovation ne se fait pas en un jour et à ce titre, la contribution de la HEFP est modeste mais il s’agit pour nous de susciter le désir d’apprendre, d’innover et de créer au service de la planète et du bien commun. Des apprenti-e-s et des enseignants posant fièrement devant leur projet Gère ton assiette » – programme de sensibilisation à la notion de gaspillage alimentaire. La poubelle est montée sur une balance qui mesure la quantité de nourriture économisée chaque jour, en équivalent assiettes. Ce projet a été réalisé entre des micromécanicien-ne-s, des informaticien-ne-s, des cuisinières et cuisiniers ainsi que des électronicien-ne-s. Photo 2022, Nicolas Rebord, HEFP. Monsieur Louis Vuitton ou les jolis hasards de la vie La vie nous réserve parfois des surprises étonnantes. Lors d’une fin d’après-midi, nous venions de nous engager dans le projet d’écriture de cet article et à peine quelques heures plus tard, l’un d’entre nous se retrouve dans une posture que vous connaissez peut-être se retrouver face à une bibliothèque qui n’est pas la vôtre, avoir envie de lire, ne pas savoir quoi et décider de faire un choix au hasard postulons ici que le hasard existe. En fermant les yeux, glisser ses doigts sur les tranches plus ou moins épaisses et s’arrêter sur l’une d’entre elles. Sortir le livre bien coincé entre deux autres, lire le quatrième de couverture que l’on appelle lodociquarte dans les repas guindés du samedi soir, le livre est intéressant mais pas trop, avoir envie de le reglisser entre ses deux copains mais finalement décider de le lire quand-même au fond, le jeu c’est le jeu et la prochaine fois nul besoin de jouer si on n’accepte pas les règles. Je commence à lire quelques pages et deux nuits plus tard, le livre est terminé. Il s’agissait de la biographie de Louis Vuitton écrite par Caroline Bongrand éditions Gallimard. En dehors d’être un livre remarquablement bien écrit, la biographie de Louis Vuitton porte en elle tous les ingrédients évoqués dans la voie prise par la HEFP. Comment Louis Vuitton peut-il éclairer notre projet pédagogique ? Laissez-vous guider par le parcours de Louis Vuitton pour esquisser une réponse. Très jeune il apprend les techniques de menuiserie, il devient un véritable spécialiste du bois – de la coupe en forêt bûcheron jusqu’à la fabrication de l’objet menuisier. Il quitte son Jura français natal pour rejoindre Paris. En chemin, il perfectionne encore son geste encore de la menuiserie – notamment les techniques d’assemblage du bois. Il arrive à Paris et il se fait engager comme emballeur – il deviendra emballeur après avoir appris à maîtriser le papier et les différentes techniques d’emballage, la logistique et la fabrication spécifique des caisses qui permettent à des objets très divers et souvent fragiles de voyager sans risque. Plus tard, il développera encore ses compétences en apprenant à forger. Il maîtrisait donc à lui seul plusieurs métiers – il incarne à lui seul une forme d’interdisciplinarité bûcheron, menuisier, emballeur, logisticien et forgeron forgeron dans une moindre mesure, mais tout de même. Néanmoins, maîtriser de nombreuses compétences ne suffit pas, il lui faudra quelque chose de plus pour devenir le très grand malletier que l’on connaît. Il se mettra d’abord à son compte après avoir travaillé de nombreuses années chez Romain Maréchal un emballeur-layetier très réputé de Paris qui lui apprendra encore à perfectionner ses gestes. Mais c’est en posant l’innovation comme un principe central de son entreprise qu’il connaîtra le succès. Sous la plume de Caroline Bongrand nous pouvons lire, pour Louis Vuitton, “il ne fallait pas se contenter de faire bien ou mieux, il fallait innover, c’est-à-dire inventer de nouveaux produits non seulement pour répondre à une demande formulée par un client mais pour la devancer”. Néanmoins, il ne suffit pas de poser l’innovation en principe pour que l’innovation fuse. La formule de Louis Vuitton pour innover tient dans les défis et les contraintes continues qu’il se fixe – par exemple – celui d’inventer une malle a entièrement étanche, b à couvercle plat empilable, c légère, d très solide et plus tard d’y adjoindre un nouveau défi réaliser des compartiments. Mais il ne suffit pas non plus de se poser des défis et des contraintes pour les surmonter. Louis Vuitton y parviendra en associant ses différentes et propres compétences entre elles et en coopérant avec d’autres corps de métiers. Il coopérera notamment avec deux personnages centraux de son histoire, son grand ami Charles Frederick Worth, fondateur de la haute couture Parisienne, inventeur des défilés de haute couture, très habile couturier et très grand spécialiste des tissus. En le côtoyant, Louis apprendra beaucoup au sujet des tissus et en cherchant ensemble ils trouveront le bon tissu et les bonnes couleurs l’utilisation du fameux gris trianon notamment pour entoiler les futures malles de Louis. Deuxièmement, c’est avec sa femme Clémence-Emilie Parriaux, très habile commerçante qu’il développera son commerce en innovant – entre autres – par la proposition de leur service auprès des grands hôtels. Louis Vuitton, innovateur invétéré, réussit à surmonter tous les défis évoqués précédemment. En plus, il invente une technique faite de plusieurs feuilles de peuplier très léger et solide pour fabriquer les tiroirs intérieurs des malles qu’il ne voulait pas fabriquer en carton trop fragile. Il invente aussi la serrure à gorge “inviolable” pour améliorer la sécurité de ses malles. Précisons encore, sur le plan de la durabilité, que Louis Vuitton utilisait des colles naturelles pour favoriser l’étanchéité de ses malles, qu’il se fournissait également à proximité pour se ravitailler en matériaux, il travaillait “local”. Louis Vuitton prenait grand soin de ses employé-e-s, beaucoup de lumière éclairait les ateliers. Il était un bon employeur attentif au bien-être de tous. Cerise sur le gâteau, il formait des apprentis et il avait à cœur de le faire lui-même autant que son temps le lui permettait. Vous l’aurez compris, nous retrouvons dans le parcours de Louis Vuitton les ingrédients que la HEFP impulse dans son module. Conjuguer diverses disciplines pour surmonter des défis, travailler ensemble ou accueillir l’imprévu. Pour le reste, si vous souhaitez en savoir davantage sur le parcours de Louis Vuitton, nous vous recommandons chaleureusement la lecture de l’ouvrage de Caroline Bongrand “Louis Vuitton L’audacieux” chez Gallimard 2021. Références Yamada, K. 2022. Un jour j’ai eu un problème. Le lotus et l’éléphant. Yamada, K. 2021. Un jour j’ai eu une idée. Le lotus et l’éléphant. Bongrand, C. 2021. Louis Vuitton L’audacieux roman. Gallimard. Dewey, J. 1990. Démocratie et éducation. A. Colin. Morin, E. 1990. Sur l’interdisciplinarité, In Carrefour des sciences, Actes du Colloque du Comité National de la Recherche Scientifique Interdisciplinarité », Paris, Éditions du CNRS, p. E. 2005. Introduction à la pensée complexe. Paris P. 1997, Pédagogie différenciée, Des intentions à l’action, Paris, ESF. Raworth, K. 2018. La théorie du donut L’économie de demain en 7 principes. Plon. Rebord, N. 2014. Paradigme de l’énaction et conception de formation hybride. Genève Université de Genève, Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation. Retrieved from Varela, F. J., & Maturana, H. R. 1994. L’Arbre de la connaissance. Paris; Reading, Mass.; New York Addison Wesley France. Pour en savoir plus… Page d’auteur de Nicolas Rebord Rebord, N., Murat, S., & Hefhaf, J. 2022. Interdisziplinarität, Projektunterricht und Problemsituationen. In G. Ghisla, E. Boldrini, C. Gremion, F. Merlini, & E. Wüthrich Hrsg., Didaktik und Situationen Ansätze und Erfahrungen für die Berufsbildung S. 207-214. Bern hep. Rebord, N., Murat, S., Hefhaf, J., & Aubert, P. 2021. Un engagement précurseur. Skilled, 2, 10-11. Rebord, N. 2017. Exaptation et dispositif de formation en alternance. In B. André & C. Gremion Éd., Actes du 4ème colloque scientifique international du gEvaPE Former, accompagner et évaluer les pratiques tensions et enjeux en situations d’alternance p. 91‑92. Lausanne HEP VD & IFFP. Rebord, N. 2017. Coopérer avec d’autres institutions, métiers et régions. L’interdisciplinarité – un moteur de créativité. IFFP Zollikofen. Skilled, 1, pp. 20-21. Rebord, N. 2014. Paradigme de l’énaction et conception de formation hybride. Genève Université de Genève, Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation. Rebord, N. 2012. Analyse de l’activité individuelle-collective d’étudiants dans un environnement numérique de formation sous le paradigme de l’énaction Un cas dans la formation pédagogique d’enseignants à la pratique professionnelle. Genève Université de Genève, Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation. Muller, S. 2022, 4 juin. Les apprentis innovent pour améliorer le quotidien. 24heures, page 7. Muller, S. 2022, 4 juin. Les apprentis innovent pour améliorer le quotidien. 24heures WEB. Marchesi, J. 2022, 1 juin. Projets collaboratifs pour apprendre à enseigner. La Télé, Radar.
by shandra September 28, 2017>>> Voici la sélection de chatière électronique pour vous <<<< Comment poser une chatière sur une porte en bois Source google image You may also like...
Chapter Text Il était une fois, il y a fort longtemps, un royaume paisible et doux le royaume de Yuei. Dans ce romantique royaume, vivait Rei, une belle et bienveillante noble. Elle vivait seule avec son fils unique dans un beau et grand manoir, son époux étant décédé peu après la naissance de leur unique enfant. Ce dernier faisait la joie et la fierté de sa mère qui l’aimait éperdument. Il s’appelait Shoto. Un jour, Rei rencontra un noble et preux chevalier et en tomba amoureuse. Le chevalier avait mené bien des batailles, et vivait de ses rentes depuis la mort de son épouse quelques années plus tôt. Il avait deux fils de quelques années plus vieux que Shoto. Ils s'appelaient Shigaraki et Dabi. Rei et le chevalier Endevor se marièrent et vécurent heureux durant une belle et longue année. Hélas, Rei tomba gravement malade et, malgré tout l’acharnement des meilleurs médecins du royaume, elle rendit son dernier soupir en quelques semaines. Le petit Shoto, alors à peine âgé de huit ans, pleura longuement sa mère qu’il aimait si tendrement. Il espéra pouvoir calmer sa peine et son chagrin auprès de ses deux frères et de son beau-père. Hélas, à peine Rei fut-elle mise en terre qu’Endevor révéla son vrai visage. Cet homme cupide et avide de reconnaissance n’était pas stupide, et il avait remarqué que le jeune Shoto était bien plus avenant que ses propres fils. Et qu’il avait un héritage plus que conséquent. Endevor vira sans aucun scrupule tous les domestiques de la maison, et relégua Shoto aux basses besognes. Shoto quitta sa luxueuse chambre pour une masure nichée tout en haut de la plus vieille et délabrée tour du manoir. Sa garde robe de haute manufacture fut remplacée par de pauvres fripes de mauvaise qualité. Et le seul bien dont Endevor le laissa hériter fut une malle pleine de quelques vieilles affaires de ses parents. Shoto aurait pu se rebeller, crier, s’enfuir. Mais il n’en fit rien. Shoto avait toujours été un enfant calme et patient. S’il souffrit de la méchanceté de ses frères, plus âgés que lui, et de l’injustice dont son beau-père fit preuve à son égard, il n’en souffla mot, et fit le dos rond, attendant patiemment le jour où il pourrait prendre sa revanche. Un jour ou l'autre, la roue finirait bien par tourner en sa faveur. Dix ans passèrent. Dix de servitude pour Shoto, de brimades quotidiennes et de railleries mesquines et injustes. Shigaraki et Dabi étaient deux monstres d'égoïsme et de vantardise, trouvant leur plus grand bonheur à tourmenter leur petit frère. Endevor fermait les yeux sur le comportement de ses fils, accusant Shoto de tout et n’importe quoi, et passant sur lui sa mauvaise humeur récurrente. Même Neito était une plaie quotidienne pour le jeune homme. Neito était le chat d’Endevor, un gros chat noir et blanc aux yeux bleus. Un chat aussi mauvais que son maître, qui l’adorait et le gâtait bien plus que de raison. Neito prenait un plaisir tout particulier à ruiner le travail que Shoto effectuait quotidiennement pour maintenir le manoir parfaitement propre et rangé. Shoto ne se sentait cependant pas seul au monde. Il avait des amis au sein de ce manoir, des amis, certes peu conventionnels mais fidèles et dévoués, toujours prêts à l’aider comme ils pouvaient. Il y avait Denki, le chien de la maison, un beau chien de Saint-hubert, pas bien malin mais joueur et protecteur. Denki détestait Neito, et plus d’une fois Shoto avait dû séparer les deux bestiaux, autant pour éviter à Denki de se faire blesser que pour lui éviter la colère d’Endevor si son précieux Neito avait ne serait-ce qu’une seule égratignure. Il y avait aussi Eijiro, fougueux percheron roux, qui tirait la charrette dont Shoto se servait pour aller au marché chaque semaine afin d’effectuer les achats nécessaires au manoir. Endevor refusait tout net que les trois magnifiques pur-sangs, dont lui et ses fils avaient l’usage pour chevaucher, ne soient utilisés à des fins aussi dégradantes. Eijiro n’aimait pas les trois pur-sangs, et venait chercher la compagnie de Shoto dès que celui-ci mettait le nez dehors. Si Denki et Eijiro ne parlaient pas, cela n’empêchait nullement Shoto de discuter avec eux, leur racontant les dernières lubies de sa famille et les derniers potins glanés ici et là. Shoto avait l’impression que les deux animaux le comprenaient parfaitement, ceux-ci le réconfortant à leur façon quand il était triste ou semblant rire avec lui. Non, malgré sa condition peu enviable, Shoto ne s’estimait pas particulièrement malheureux. ~oOo~ Le jour se levait à peine, le soleil chassant doucement les ombres de la nuit, quand Shoto fut tiré de son sommeil par des petits coups répétés sur sa tempe. Le nez enfouit dans son oreiller, il chassa, d’une main mollassonne, l’importun qui le privait de quelques précieuses minutes de sommeil. Mais les coups reprirent un peu plus forts, et furent rapidement accompagnés d’une voix furibonde - Allez Double-face ! Sors de là putain ! Je sais que t’es réveillé ! Shoto soupira lourdement et marmonna, sans ouvrir les yeux - Katsuki... dégage ! J’ai encore du temps ! La sensation de quelque chose se glissant dans ses cheveux le fit soupirer un peu plus fort. Il ne bougea cependant pas plus, pas décidé à sortir du lit plus tôt que prévu. Un sifflement strident juste dans son oreille le fit se redresser d’un bond, le cœur battant à tout rompre. Comprenant que l’indélicat avait osé le sortir de son précieux sommeil d’une manière assez violente, surtout pour son pauvre tympan, Shoto fronça les sourcils et leva les mains pour attraper son réveil matin qu’il sentait s’accrocher à ses cheveux. Ayant enfin saisit l’empêcheur de dormir tranquillement, Shoto ramena sa main devant lui, paume ouverte, fusillant des yeux ce qui s’y trouvait. Debout au cœur de sa main, se tenait un être surprenant. Haut d’environ cinq centimètres, il avait tout d’un humain deux jambes, deux bras, une tête tout à fait normale, des cheveux blonds cendrés et deux yeux d’un rouge sanglant. Deux détails, mis à part sa taille minuscule, en faisait cependant un être hors norme. Du bas de son dos, entre le pantalon et le tee-shirt noirs le couvrant, émergeait une longue et fine queue aussi blonde que ses cheveux. Et là où aurait dû se trouver des oreilles humaines, il n’y avait rien. En revanche, noyées sous les mèches cendrées et ébouriffées du tout petit être, se trouvaient deux oreilles rondes, des oreilles de souris. Katsuki, ainsi se nommait le petit être, était un hybride humain-souris. Shoto avait eu l'immense surprise de découvrir en déménageant dans la tour que celle-ci étaient habitées par toute une colonie de ces êtres surprenants. Si au début, les hommes-souris avaient peur de lui, Shoto avait réussi à se lier d’amitié avec quelques-uns d’entre eux. La plupart des membres de la colonie l’évitaient cependant, et s’ils le croisaient, ils le fuyaient rapidement, même encore maintenant. Shoto ne s’en formalisait pas. Il s’arrangeait pour ne pas déranger la petite communauté et celle-ci ne lui posait aucun problème. Parmi ceux avec lesquels Shoto avait sympathisé, il y avait Katsuki, son réveil matin quotidien. Oui, Katsuki réveillait chaque matin Shoto, et rarement de la plus douce des façons. Katsuki n’était ni tendre, ni doux, mais plutôt un braillard entêté, colérique et brutal autant dans ses mots que dans ses gestes. Pourtant, Shoto considérait le petit blond comme un très bon ami. Il savait que ce dernier pouvait se mettre en quatre pour ceux qu’il appréciait, et même si Katsuki le niait avec force, Shoto savait qu’il faisait partie de ceux qui comptait pour l’homme souris. - Ça y est ? ricana ce dernier, fièrement campé sur la paume de Shoto, nullement honteux de l’avoir réveillé plus tôt que d’habitude. Tu émerges ?! - Il est trop tôt, soupira Shoto. Puis, sans un mot de plus, il saisit le petit homme par son appendice dorsal et le jeta hors de son lit. Le bruit sourd d’un corps minuscule s’écrasant sur le parquet de la chambre le fit sourire Shoto qui se pelota sous sa couette. - Kacchan !!! s’exclama une petite voix affolée. Tu t’es fait mal ? Avec un léger sourire, Shoto ne résista pas à l’envie de pencher un peu la tête hors de son lit pour voir Izuku se précipiter vers Katsuki qui se relevait en râlant. Izuku était lui aussi un homme-souris. Ses attributs de rongeurs étaient de la même couleur verte foncée que ses cheveux bouclés et que ses grands yeux. Katsuki et Izuku étaient amis depuis toujours, ayant le même âge à quelques mois près. Et Shoto trouvait très amusant que deux personnes aussi différentes s’entendent aussi bien. Izuku était aussi souriant que Katsuki était bougon. Izuku ne s’énervait jamais, contrairement à Katsuki qui l’était en permanence. Et Izuku était aussi trouillard que Katsuki était tête brûlée. Shoto se souvenait parfaitement de sa première rencontre, dix auparavant, avec les deux amis. Il avait eu à faire à un Katsuki, encore plus petit et armé d’un cure-dent, qui le défiait en duel, Izuku tremblant de peur dans le dos de son ami blond. Après avoir manqué de finir éborgné par le cure-dent, Shoto avait proposé une trêve, ne souhaitant nullement blesser les deux petits et étranges garçons. La trêve était devenue amitié quand Shoto avait sauvé Izuku des griffes acérées de Neito en distrayant le chat, laissant ainsi l’opportunité à Katsuki de récupérer son ami d’enfance sans dommage ni pour l’un, ni pour l’autre. - On est désolé de te réveiller si tôt, Shoto, s’excusa Izuku depuis le parquet, sortant ledit Shoto de ses souvenirs. Mais aujourd’hui, c’est le jour du bain de Neito et tu sais à quel point il est pénible ces jours-là. - Ouais, râla Katsuki les deux poings sur les hanches et dardant un regard noir vers Shoto. On s’est dit qu’on allait te réveiller plus tôt pour que tu aies le temps de faire un max de trucs avant de le choper. Se retenant de soupirer lourdement, Shoto se décida à sortir du lit, conscient que le bain mensuel de Neito le mettait toujours en retard dans ses tâches quotidiennes. Le chat avait la fâcheuse manie de le faire galoper à travers tout le manoir pendant des heures. Lui mettre la main dessus pour le bain était une véritable sinécure. Et le bain un véritable carnage dont Shoto sortait rarement sans griffures et morsures. - Merci alors, dit-il avec un imperceptible sourire à l’attention de ses deux amis miniatures. - Tsss, bougonna Katsuki. Dépêche toi, on te le gardera à l'œil ce sale matou. D’un hochement de tête Shoto approuva l’idée. Les hommes-souris pouvaient se faufiler facilement partout, et leur aide pour localiser le matou ne serait pas de trop. Shoto fit rapidement un brin de toilette et enfila sa tenue habituelle un pantalon en toile marron, raccommodé à de nombreux endroits, et une chemise blanche à lacets. Il jeta un rapide coup d'œil dans le miroir tout en se coiffant rapidement. Shoto était un jeune homme de bientôt dix-huit ans, plutôt bien fait de sa personne, même s’il n’en avait pas conscience. Ses cheveux lisses et coupés pas trop courts étaient bicolores la moitié droite étant blanche, la gauche d’un beau rouge flamboyant. Ses yeux étaient eux aussi de couleur différentes, le droit étant d’un bleu très foncé, presque marine, alors que le gauche était aussi clair qu’un ciel d’azur. Le contour de son œil gauche portait une vilaine cicatrice, due à une brûlure. Sept ans auparavant, Shigaraki avait, dans une crise de rage, lancé le contenu bouillant d’une théière au visage de son cadet, provoquant cette cicatrice. Tout ceci avait valu à Shoto d’être surnommé Double face par Katsuki. Et si le surnom l’avait un peu vexé au début, il s’y était fait, et savait maintenant que venant du blond ce n’était pas méchant. Katsuki donnait des surnoms à tout le monde. Et ceux désignant les gens que Katsuki n’aimait pas étaient bien plus acerbes. D’un pas vif, Shoto dévala les marches de l’escalier en bois menant du haut de sa tour au cœur du manoir. Il poussa l’unique porte menant à la tour et se glissa dans l’immense couloir desservant les chambres principales. Si sa tour était petite et dénuée de toutes décorations, le reste du manoir était vaste et luxueux. Les sols en marbre, les tapisseries richement brodées sur les murs, les lourds rideaux en Broca, les immenses portes sculptées, tout respirait la noblesse de la demeure. Sans s'appesantir sur le décor, qu’il connaissait depuis son plus jeune âge, Shoto se dirigea rapidement vers l’une des nombreuses portes longeant le couloir. Doucement, il poussa le battant, laissant juste une petite ouverture. La pièce de l’autre côté était plongée dans la pénombre, et seul l'entrebâillement de la porte laissait entrer un peu de lumière. Shoto passa la tête dans l’espace et plissa les yeux pour distinguer sa cible. Un immense lit à baldaquin se devinait dans l’obscurité, lit d’où provenaient de bruyants ronflements. Rassuré de voir qu’Endevor dormait encore profondément, Shoto appela doucement - Neito ! Viens là... Depuis son coussin luxueux, posé près du lit, Neito ouvrit un œil et darda un regard froid sur le jeune homme qui avait l’outrecuidance de le déranger. Sans même faire semblant de l’avoir entendu, Neito se redressa un peu, juste assez pour lui tourner le dos avant de se coucher en boule. - Neito ! souffla Shoto d’un ton plus autoritaire. Seul le frémissement des oreilles félines signala que Neito avait parfaitement entendu, le chat ne bougeant nullement. Mais Shoto avait l’habitude du caractère du matou, et connaissait aussi ses points faibles. - Très bien, souffla-t-il. Tu n’as pas faim visiblement... Il retint un léger sourire en voyant Neito se redresser brutalement et se tourner vers lui, le fusillant de son regard azur. Prenant tout son temps, le chat s’étira longuement en baillant outrageusement. Avec une lenteur dédaigneuse, Neito sauta finalement au bas de son royal coussin avant de se diriger vers la porte entrouverte d’un pas lent et majestueusement arrogant. Shoto attendit patiemment que sa seigneurie féline daigne passer le pas de la porte, et referma le battant dès que ce fut presque fait, poussant Neito dans le couloir. Ce dernier feula d’outrage quand son postérieur fut heurté sans douceur par la porte, le propulsant sans grâce à l’extérieur de la chambre. - Désolé si l’heure de ta pitance ne te convient pas, dit platement Shoto. Plains toi à ton maître, c’est lui qui en a décidé ainsi. Shoto descendit vers les cuisines, ignorant Neito qui le suivit, le nez en l’air, arrogant jusqu’aux bouts des griffes. C’était le même cirque chaque matin, Endevor ayant décrété que son précieux chat devait être servi le premier. Arrivé dans la cuisine, Shoto versa du lait dans une écuelle, des croquettes dans une autre, et déposa les deux récipients devant Neito. Le chat renifla longuement son petit déjeuner, avant de finalement s’asseoir devant et de laper avec précaution le lait. Sans prêter attention au félin, Shoto s’empressa d’ouvrir les volets de la cuisine, laissant entrer la lumière pâle de l’aube dans la pièce. Une sensation humide sur sa main fit baisser le regard du jeune homme vers Denki qui l’avait rejoint, l’accueillant d’une léchouille, sa queue battant joyeusement dans son dos. - Bonjour Denki, le salua Shoto en souriant. Bien dormi ? Denki ne répondit que par un bref aboiement qui se transforma en couinement ravi quand Shoto lui caressa le crâne. Un feulement moqueur fit grogner Denki qui darda un regard meurtrier sur Neito, toujours devant ses gamelles. Le chat lui répondit en tirant la langue. Denki grogna un peu plus fort, mais Shoto posa une main apaisante sur la tête du canidé et souffla - Non Denki. Laisse Neito. Il va t’attirer des ennuis. Viens, je vais te donner ta gamelle. Denki abandonna l’idée de sauter sur ce sale matou, et suivit le jeune homme dehors, la cuisine ayant une porte donnant sur la cour arrière. Shoto déposa une écuelle avec des restes de la veille devant Denki, et se dirigea vers le poulaillers pour libérer et nourrir les poules. Celles-ci s’éparpillèrent rapidement dans la cour, se jetant sur le grain que Shoto jetait à la volée. Un hennissement attira Shoto vers la barrière séparant la cour de l’enclos d’Eijiro. Le cheval accueillit son maître en piaffant joyeusement, et Shoto le salua gaiement, flattant le museau roux de la bête, lui donnant une carotte qui fut rapidement croquée. Dans la cuisine, depuis un petit trou dans le mur, au ras du sol, Katsuki surveillait Neito. Ce dernier avait fini son lait et mangeait maintenant ses croquettes, une à une, d’un air profondément ennuyé. - Tsss, râla Katsuki. Regarde moi cet enfoiré. Toujours en train de péter plus haut que son cul ! - Kacchan, le réprimanda anxieusement Izuku. Il risque de t’entendre. - Aucun risque, ricana Hanta, un homme-souris brun du même âge que les deux autres. Il est trop concentré à faire son précieux. - Arrête de t’inquiéter Izuku, rassura Mina, femme-souris toute rose. On sait gérer sa seigneurie depuis le temps. - Double Face revient, les informa Katsuki n’ayant pas quitté son poste d’observation. Allez-y, je fais le guet. En silence les trois autres disparurent, empruntant des galeries secrètes au sein des murs pour atteindre le dessus du buffet posé un peu plus loin, le long du mur. Tout en gardant à l'œil le chat, qui se ferait un plaisir de les croquer s’il leur mettait la patte dessus, Katsuki vit ses amis émerger sur le meuble. Shoto sourit aux trois mini-pouces, et se dépêcha de leur donner un peu de nourriture. Les hommes-souris étaient parfaitement capables de se servir eux-mêmes, mais c’était un petit rituel depuis longtemps instauré entre eux. Izuku, Hanta et Mina prirent avec joie les quelques morceaux de fruits, de fromages et de pain que leur donna le jeune homme le remerciant avec enthousiasme, avant de courir rejoindre la sécurité des galeries. Sans attendre, Shoto s’attela à la préparation du petit déjeuner de son père et de ses frères, préparant trois plateaux, et trois théières. Tout à son occupation, Shoto ne vit pas Izuku trébucher sur ses pieds et tomber du buffet. Hanta et Mina avaient déjà atteint les galeries et courraient vers la colonie pour apporter leurs victuailles à leurs comparses, et ne virent pas non plus la chute de leur ami. Ils ne furent que deux à la voir Neito et Katsuki. Tout en se maudissant pour sa maladresse, Izuku se redressa rapidement, constatant non sans soulagement qu’il n’avait rien de cassé, et entreprit de ramasser les morceaux de fromages qui s’étaient échappés de son petit sac durant sa chute. Il ne vit pas les yeux azurs du prédateur qui le fixèrent avec envie, ni ceux écarlates de son ami qui s'écarquillèrent avec affolement. Depuis son trou dans le mur, Katsuki vit parfaitement Neito s’approcher à pas de velours vers cet inconscient d’Izuku. Le chat se tassa sur lui-même, sa queue balayant le sol dans son dos, ses oreilles pointées vers la petite créature qui agrémenterait parfaitement son petit déjeuner. - Deku ! appela Katsuki aussi fort qu’il le pouvait espérant attirer l’attention de son ami pour le prévenir du danger. Mais au même instant, une clochette carillonna violemment dans la cuisine, couvrant efficacement sa voix. - J’arrive, j’arrive, soupira Shoto en s’empressant de finir de dresser les plateaux devant lui. Neito se prépara à attaquer, Izuku ramassa son dernier morceau de fromage perdu, et Katsuki tenta le tout pour le tout. Sortant de sa cachette comme un diable hors de sa boîte, Katsuki se précipita vers le balai tout proche et le poussa avec force, le faisant tomber sur Neito qui miaula pitoyablement. Izuku sursauta, surpris par le bruit, et se retourna se trouvant nez à truffe avec un chat affamé. Avec un couinement affolé, Izuku partit en courant, cherchant désespérément une issue de secours. Neito sauta en direction de la délicieuse petite bestiole, pas décidé à la laisser lui échapper. Mais une douleur soudaine sur sa queue le fit gémir misérablement. Il se retourna furieux, trouvant alors un autre délicieux encas, lequel venait de le mordre violemment. Délaissant sa proie première, le chat partit à la poursuite de son mini-agresseur. - Ouais vas-y, suis moi, souffla Katsuki en zigzaguant entre les éléments de la cuisine. Sa diversion avait parfaitement fonctionné, Neito se concentrant sur lui plutôt que sur Izuku. Usant de toute sa vitesse et de toute son intelligence, Katsuki attira Neito loin d’Izuku, prenant garde à ne pas se faire avoir par les griffes acérées du matou. Il se jeta dans un petit trou, évitant de peu une nouvelle attaque féline. Neito feula et cracha, la truffe collée au trou, furieux que sa proie lui échappe. Katsuki ne perdit pas de temps à s’éloigner dans les galeries, rejoignant une autre ouverture. Il devait s’assurer qu’Izuku était à l’abri. Paniqué par l’attaque à laquelle il avait échappé de justesse, Izuku courut aussi vite qu’il le put vers le premier refuge auquel il pensa le plan de travail. Il escalada rapidement ce dernier, espérant qu’en hauteur il pourrait échapper à son futur bourreau. Ça ne serait, malheureusement, pas la première fois que Neito que croquerait l’un d’entre eux. Mais Izuku ne souhaitait nullement finir ainsi. Neito se lassa rapidement du trou où avait disparu sa proie, et décida de chercher la première qui lui avait échappée. Avec un peu de chance, elle serait encore accessible. Son regard azur s’illumina d’une lueur sadique quand il vit une fine queue disparaître sur le plan de travail. D’un bond parfaitement calculé, il sauta sur le meuble, pressé de croquer sa délicieuse friandise. Il saliva d’avance en voyant une tasse se baisser sur la soucoupe où elle reposait à l’envers, une longue queue se faufilant sous la porcelaine délicate. Il tenait sa proie ! Concentré sur la préparation des trois plateaux, Shoto ne vit rien de la scène. Il chassa d’un geste Neito qui jouait avec une tasse, tentant de la renverser. Puis, il cala l’un des plateaux sur sa tête, pris les deux autres avec ses mains et quitta la cuisine, inconscient des regards qui le suivaient, lui et son chargement. Les clochettes dans la cuisine carillonnaient à tout va, l’informant que ses frères et son père attendaient impatiemment leur petit déjeuner. Affolé, Katsuki vit Neito piquer un sprint pour précéder Shoto, ses prunelles félines ne quittant pas les plateaux des yeux. Plateaux sur l’un desquels se cachait Izuku. Depuis son poste d’observation, assez haut, Katsuki avait vu cet abruti maladroit grimper sur le plan de travail et se cacher sous une tasse. Il ne la sentait pas cette histoire... mais pas du tout. Rapidement, il parcourut les galeries, prenant le chemin le plus court pour rejoindre le couloir menant aux chambres. Shoto grimpa les escaliers aussi vite que le lui permettait son chargement, pestant contre Neito qui se mettait sous ses pieds, semblant vouloir le faire tomber. - Mais qu’est-ce qu’il te prend ? bougonna-t-il en évitant une nouvelle fois le matou. Tu n’as même pas fini ton repas ! Mais Neito ne l’écouta pas, ses yeux rivés sur les plateaux que portait le jeune homme. D’un habile mouvement de coude, Shoto ouvrit la porte de la chambre du maître de maison, poussant du bout du pied Neito dans le couloir quand il tenta de l’y suivre. La porte claqua doucement dans son dos, et Shoto salua poliment la haute silhouette assise dans le lit - Bonjour Père. - Bonjour Shoto, grogna ce dernier quand le plus jeune posa son plateau de petit déjeuner sur ses genoux. Tu n’oublieras pas de laver le linge. - Bien Père, répondit platement Shoto tout en ouvrant les lourds rideaux de sa main libérée d’un plateau. Il quitta la chambre, un bac à linge plein calé sur une hanche en plus des deux autres plateaux de petit déjeuner. Dans le couloir, Neito se précipita à sa suite quand il pénétra dans la seconde chambre, se faisant fermer la porte au nez comme précédemment. - Bonjour Shigaraki. - Ah ben quand même, il t’en a fallu du temps ! Tu repasseras mes chemises ! - Bien sûr Shigaraki. Shoto sortit à nouveau dans le couloir, le dernier plateau toujours en équilibre sur sa tête, le bac à linge sale toujours calé sur sa hanche droite et son bras gauche portant un amas de tissus froissés. Depuis une ouverture juste à côté d’une tapisserie, Katsuki vit Neito courir vers la dernière chambre, une lueur avide dans ses yeux bleus. Il ne put retenir un ricanement moqueur quand le vilain matou se fit fermer la porte au nez, comme pour les deux chambres précédentes. - Bonjour Dabi, salua Shoto en faisant habilement glisser le plateau de sa tête aux genoux de son frère. - Shoto, répondit Dabi. J’espère que tu n'oublieras pas de lustrer mes boutons de manchettes. - Evidemment, assura Shoto en ouvrant les rideaux. Il se saisit de la boîte en velours posée en évidence sur la coiffeuse et quitta la pièce, encombré de linges et de nouvelles tâches à effectuer. Il ferma la porte derrière lui, plissant suspicieusement les yeux en voyant Neito arpenter le couloir en fixant avidement les portes fermées. Qu’avait-donc ce chat ? - Psss ! Double Face ! Shoto tourna la tête vers le mur et la tapisserie la plus proche, et se rapprocha quand il vit la tête blonde de Katsuki émerger d’un petit trou. L’homme-souris avait un air inquiet sur le visage, ce qui ne rassura pas Shoto. - Katsuki ? souffla-t-il. Qu’est-ce... - Deku est planqué sous une des tasses ! Le temps que l’information n’atteigne le cerveau de Shoto, un hurlement strident se fit entendre. Neito se précipita immédiatement vers la porte qui s’ouvrit moins d’une seconde plus tard, Shigaraki sortant comme une furie en hurlant hystériquement - Une souris !!! Papa !!! Shoto a mis une souris dans mon petit déjeuner !!!! Dabi sortit de sa chambre avec un rictus malfaisant sur le visage. Il jeta un regard cruel à Shoto qui était pétrifié dans le couloir. - Tu vas prendre cher, petit frère ! ricana-t-il en emboîtant le pas à Shigaraki et disparaissant dans la chambre d’Endevor. - Deku !!!! Lâche-le, foutu chat de merde !!! La vocifération sortit Shoto de son état statique et il se précipita vers Neito qui chassait d’une patte rageuse un Katsuki très énervé lui tirant sur les poils de toutes ses forces. Neito se sentit soudain saisit par le cou et se figea, maudissant intérieurement ses instincts félins. - Lâche-le, ordonna Shoto au matou. Docilement, Neito plia trois de ses pattes, et ouvrit la gueule, montrant ainsi qu’il ne détenait nullement la souris responsable de tant de cris de bon matin. - La quatrième patte aussi, gronda Shoto. Bien à contre-cœur, Neito souleva sa dernière patte, dévoilant le corps recroquevillé et tremblant d’Izuku. - Deku ! s’exclama Katsuki en se précipitant vers son ami. - Kacchan !!!! Izuku se redressa d’un bond et sauta dans les bras de son ami d’enfance, tremblant encore de la peur qu’il avait eu. Après avoir manqué d'être dévoré par Neito, il s’était retrouvé nez à nez avec Shigaraki, lequel lui avait percé les tympans en hurlant comme une banshee. Et en s’enfuyant, il était tombé entre les griffes du chat. Il avait vraiment cru que sa dernière heure était venue. Tremblant et sanglotant, Izuku laissa Katsuki l’entraîner à l’abri, soulagé de retrouver son ami d’enfance, même si celui-ci lui passait un savon pour être aussi maladroit. Shoto lâcha Neito dès que ses deux minuscules amis eurent disparu, un infime sourire empli de tendresse ourlant ses lèvres fines. Parfois, il enviait un peu Izuku d’avoir Katsuki dans sa vie. Lui n’avait personne pour affronter un chat maléfique, ou pour le prendre dans ses bras pour le consoler ou le rassurer. Enfin, il y avait Denki, Eijiro et les hommes-souris, mais ce n’était pas pareil. - SHOTOOOO ! L’appel tonitruant le fit soupirer lourdement. Il allait se faire engueuler... Résigné, Shoto se dirigea vers la chambre d’Endevor et y pénétra, sous les regards goguenards de Shigaraki et Dabi. Shoto ne leur prêta aucune attention, et s’avança dans la chambre pour faire face à son beau-père. Ce dernier était un homme massif, très grand, au visage carré et peu avenant. Il avait des cheveux rouges, coupés courts et des yeux d’un bleu limpide. Son fils aîné, Shigaraki, ne lui ressemblait en rien. Grand et mince, ce dernier avait des cheveux blancs qui lui tombaient aux épaules, des yeux rouges et une bouche tellement fine qu’il semblait ne pas avoir de lèvres. Dabi ressemblait bien plus à son père. Il avait les mêmes yeux azurs, et son visage était très similaire. Il était cependant plus fin que son géniteur et avait les cheveux aussi blancs que son frère. - Alors comme ça, tu trouves le temps de faire des plaisanteries de mauvais goût ? tonna Endevor faisant se tendre un peu Shoto. - Je... - Tais-toi ! Puisque tu as du temps, tu me laveras le sol du hall d’entrée. Et les tapis du couloir ! Je veux que tu nettoies les lustres de la salle à manger, et les rideaux de la salle de bal. - Mais, protesta faiblement Shoto. J’ai déjà fait tout ça hier et avant-hier. - Recommence ! décréta Endevor. Et tu n’oublieras pas le bain de Neito ! Neito, qui trônait fièrement sur le lit et écoutait non sans se réjouir la sentence de Shoto, feula de colère à l’entente de ces derniers mots. - Bien sûr, tu feras aussi l’entièreté de tes tâches ménagères habituelles, assena finalement Endevor. Va ! Comprenant que la conversation s’arrêtait là, Shoto s’inclina poliment devant son beau-père et quitta la chambre. Il rejoignit rapidement la cuisine, récupérant au passage le bac à linge à sale, les chemises de Shigaraki et les boutons de manchettes de Dabi. Il n’était pas prêt de se coucher. Et dire qu’il n’avait pas encore eu le temps d’avaler quoique ce soit. Arrivé dans la cuisine, il trouva Denki qui vint immédiatement lui réclamer des caresses, ses grands yeux dorés semblant s’inquiéter de la mine abattue de son jeune maître. - Ce n’est rien, ne t’inquiètes pas, lui sourit Shoto. Oui, ce n’était rien. Shoto préférait se faire punir plutôt que de laisser Neito croquer Izuku. De plus, il se sentait un peu responsable de la situation. Il savait qu’Izuku était maladroit, il aurait dû être plus attentif. S’il l’avait été, Izuku ne se serait pas retrouvé dans la tasse de Shigaraki. Shoto sortit un morceau de pain et se dirigea vers la porte, conscient qu’il n’avait pas le temps pour faire un petit déjeuner digne de ce nom avec tout le travail qu’il avait en plus. - Où tu vas, Double Face ?! tonna une voix attirant son attention sur la table au centre de la cuisine. - J’ai du travail à faire, répondit Shoto à Katsuki qui venait de l’interpeller ainsi. - Pas question que tu bosses sans rien dans le ventre, décréta le petit blond. Assieds toi et mange !! - Je n’ai pas le temps, commença Shoto. - On va t’aider, intervint Izuku en se plaçant à côté de Katsuki un air déterminé sur le visage. C’est notre faute, enfin surtout la mienne, si tu as du travail en plus. Alors on va t’aider. Shoto ne put s'empêcher de rire un peu en imaginant les deux minuscules garçons passer la serpillère dans le hall. - Et comment vous comptez faire ça ? demanda-t-il en s’approchant de la table. - On peut lustrer les boutons de manchettes, décréta Katsuki. - Et moi et Hanta on peut repasser les chemises, annonça Mina en surgissant sur la table à son tour. A nous deux on peut pousser le fer ! - On peut aussi nettoyer les lustres de la salle à manger, poursuivit Izuku. - Ne nous sous-estime pas, confirma Hanta. On peut parfaitement le faire, et ça te soulagera. Une vague de reconnaissance envahit Shoto qui sourit franchement à ses quatre tout petits amis. - Et pour le bain de Neito, reprit Katsuki, on a demandé à Mineta et Momo de le surveiller et quand tu seras prêt, Denki te le ramènera. Tu n’auras pas à lui courir après... - Non, confirma Shoto en riant un peu. C’est lui qui va courir. - Alors assieds toi et mange, sourit Izuku en désignant la chaise. Denki se saisit du bas du pantalon de son maître et le tira vers la chaise, l’incitant à s’y installer. Shoto prit son petit-déjeuner, le museau de Denki posé sur sa cuisse, Hanta et Mina discutant paisiblement avec lui. Un peu à l’écart sur la table, Katsuki engueulait Izuku qui ne tenait pas assez bien son bout de chiffon, ce qui obligeait Katsuki à tirer moins fort de son côté. Entre les deux amis, un bouton de manchette de Dabi subissait le lustrage des deux hybrides. ~oOo~ Bien loin des considérations ménagères de Shoto, à quelques lieues à peine du manoir, le palais royal était en effervescence. Le roi All Might avait décidé de donner un bal pour le lendemain soir, bal donné en l’honneur de son fils qui revenait d’un long voyage dans les royaumes voisins. Dans son bureau, All Might donnait ses directives à son fidèle Grand Chancelier, lequel prenait bonne note de toutes les exigences royales. Cependant, un détail perturbait le Grand Chancelier. - Votre Altesse, commença t-il, espérant attirer l’attention de son souverain. - Et je veux un banquet digne d’un mariage royal ! Et du vin, beaucoup de vin ! décréta le roi, inconscient de la tentative d’interruption. - Votre... - Et des fleurs, évidemment, il faut des fleurs. Quelques lys, évidemment, mais pas trop. Évitons les clichés. Des tulipes, c’est la saison des tulipes ! Je veux des tulipes ! Beaucoup de tulipes ! - VOTRE ALTESSE !!! Le rugissement fit sursauter All Might qui se tourna vers son Grand Chancelier, le voyant remonter ses lunettes sur son nez, lunettes ayant probablement glissées lors de son éclat vocal. - Et bien quoi donc ? bougonna le roi. Que me vaut une telle interruption, Tenya ? - Je suis contrit de vous interrompre de la sorte, assura Tenya d’un ton policé. Mais, puis-je faire remarquer à Votre Altesse qu’elle a oublié un point primordial. - Ah oui ? s’étonna All Might. Et qu’est-ce donc ? - Les invités... - Les invités ? s’étonna le roi. Et bien quoi les invités ? Quel est le problème avec les invités ? - Il n’y en a pas, informa Tenya. - S’il n’y a pas de problème, pourquoi m’interrompre ? tonna All Might. - Vous ne m’avez pas compris, Votre Altesse, répondit le Grand Chancelier. Il n’y a pas d’invités. - Quoi ??!!! Mais par quel prodige donnerait-on un bal sans invités ? s’offusqua All Might. - Vous ne m’avez pas fourni la liste des personnes que vous souhaitez convier à ce bal, informa doctement Tenya. Les invitations ne sont donc pas parties. - Oh... Effectivement, c’est problématique, confirma All Might. Tenya ne dit rien mais hocha la tête. Organiser un bal pour fêter le retour du Prince était une bonne chose, oublier d'inviter les convives était plus embêtant. - Je suppose, reprit le Grand Chancelier, que nous invitons tous les nobles du Royaume. - Oui, oui évidemment, marmonna All Might. Mais, ils sont tous mariés, c’est gênant. Et leurs filles sont trop jeunes ou trop vieilles ou vraiment trop laides... Tenya fronça les sourcils, se demandant en quoi le fait que les nobles de la région soient mariés était embêtant. Puis, un soupçon lui vint à l’esprit. - Votre Altesse, se permit-il de demander, avez- vous un autre objectif que de fêter le retour de votre fils avec ce bal ? - Oui, annonça All Might avec force. Cet enfant gâté ne veut pas se marier ! Et moi je veux des petits enfants !! Alors, j’espère qu’il va rencontrer le grand amour à ce bal. Et tous ces nobles et leurs titres ronflants sont tous déjà mariés ! Tenya soupira discrètement. Il y avait longtemps que le roi ne lui avait pas fait une crise de grand-père frustré. Depuis le temps qu’il travaillait au service de Sa Majesté, il avait largement eu le temps de comprendre que ce dernier adorait les enfants. N’avoir qu’un seul et unique fils avait été une grande déception pour le souverain qui rêvait d’une grande famille. Mais son épouse était morte en couche, et All Might ne s’était jamais remarié, aimant bien trop sa défunte épouse pour la remplacer. All Might avait donc gâté plus que raison son fils, jouant avec lui à la moindre occasion et négligeant parfois ses devoirs royaux pour passer plus de temps avec son héritier. Mais le Prince avait grandi et profitait allègrement de sa jeunesse, enchaînant les voyages et les aventures sans jamais se poser. Et All Might perdait patience. Il voulait des petits enfants à chérir ! Il faisait donc régulièrement des crises à son Grand Chancelier sur le sujet. - Je sais, s’exclama All Might en se levant d’un bond, le poing levé. Nous allons inviter tous les jeunes gens de ce royaume ! Tous ceux entre seize et trente ans ! Ils sont tous conviés au bal ! Si avec tout ça, mon fils ne trouve pas chaussure à son pied, je ne sais plus quoi faire. - Pourquoi ne pas inviter seulement les jeunes filles à marier ? s’enquit Tenya en songeant aux nombres d’invités que cela représentait. - Si je n'invite que des jeunes filles, mon fils devinera tout de suite mes intentions et trouvera le moyen de tout gâcher, assura le roi. - Bien, abdiqua le Grand Chancelier. Je vais de ce pas faire passer l’annonce afin que tous les foyers du royaume soient informés de cette invitation au plus vite. - Faite donc mon cher, confirma All Might avec un grand sourire. Ah, cette fois mon fils, tu te trouveras vite marié, foi de... moi ! Neito s’enfuit en courant dès qu’il le put, dévalant à toutes pattes les escaliers pour partir loin, très loin, de la salle de musique où Endevor enseignait le chant à ses fils. Dire que ceux-ci excellaient dans ce domaine serait un mensonge éhonté. Dabi et Shigaraki chantaient aussi faux l’un que l’autre. Une cacophonie de pintades gloussantes était plus harmonieuse que le duo fraternel. Le matou arriva dans le hall d’entrée en une glissade pas vraiment contrôlée et finit sa course effrénée dans le mur, s’attirant le rire moqueur de Denki qui n’avait rien raté de la scène depuis la porte de la cuisine. Vexé comme un pou, Neito se releva et quitta les lieux la truffe et la queue en l’air, arrogant jusqu’à ses moustaches, et se dirigea vers le petit salon, bien décidé à fuir autant les vocalises de ses maîtres que la compagnie de ce chien galeux. A genoux sur le marbre du hall, Shoto assista à la scène avec amusement, ses mains briquant avec soin le sol avec une brosse. Dès que Neito fut hors de vue, Katsuki et Izuku sortirent de leur cachette et reprirent leur occupation première pousser la serpillère. - Comment il s’est vautré comme une merde, cet enflure de chat, ricana Katsuki. - Le pauvre, se moqua doucement Shoto. Entre la fuite d’Izuku, le bain et maintenant la leçon de chant, ce n’est pas sa journée. Izuku pouffa, glissant sur la serpillère et tombant sans aucune grâce, ni élégance, sur le sol. Sa chute fit hurler de rire Katsuki et Denki, et fit largement sourire Shoto. Boudant un peu, Izuku se releva et reprit sa place près de Katsuki pour passer la serpillère. Grâce à l’aide de ses petits amis, Shoto était dans les temps pour ses tâches de la journée, et il leur en était infiniment reconnaissant. La cloche d’entrée se fit entendre, surprenant Shoto. Aucune visite n’était prévue aujourd’hui. Qui donc pouvait venir en plein milieu de l’après-midi, surtout sans s’être annoncé avant ? Délaissant sa brosse, Shoto se leva et alla ouvrir, tombant sur un homme richement vêtu et l’air pompeux. - Bonjour, salua le jeune homme. - Oyez, oyez, damoiseau ! s’écria l’homme en livrée. Ceci est une missive à remettre au maître de maison ! Ce disant, il tendit à Shoto un parchemin roulé portant le sceau royal. - Je le lui remettrai, assura Shoto en prenant la missive. - Bonne fin de journée, Damoiseau. - Merci, à vous aussi, répondit platement ledit damoiseau en regardant le laquais tourner les talons et remonter dans la calèche aux armoiries royales. - Un message du château ? s'étonna Izuku dès que Shoto eut fermé la porte. Qu’est-ce qu’ils veulent ? - Je n’en sais rien, avoua Shoto. Mais je vais devoir interrompre la leçon... de chant. Katsuki et Izuku ricanèrent moqueusement en entendant la raillerie dans la voix de leur ami sur la fin de sa phrase. Curieux, les deux petits hommes se précipitèrent dans les galeries, rejoignant rapidement la salle de musique. Depuis le haut d’une bibliothèque, ils virent Endevor au piano, Dabi chantant atrocement à côté et Shigaraki l’accompagnant à la flûte traversière. - C’est atroce, se plaignit Izuku en plaquant ses mains sur ses oreilles sensibles. - Quelle bande de trou du cul, râla Katsuki dans la même position. Même pas foutus de chanter juste. Heureusement pour eux, des coups à la porte mirent fin au trio dissonant. - Quoi ? rugit Endevor en se tournant vers la porte. - Veuillez m’excuser, dit Shoto en pénétrant dans la pièce. Mais un message vient d’arriver du château. - Du château ??!!!! Shoto sursauta devant l’exclamation commune des trois autres hommes de la pièce. A peine eut-il le temps de se remettre de son sursaut que la missive lui était arrachée des mains par Dabi, décachetée par Shigaraki et dans les mains d’Endevor. - En l’honneur du retour au pays de notre bien-aimé Prince, lut Endevor à voix haute, un bal sera donné demain soir au château. Y sont conviés tous les jeunes gens de plus de seize ans et de moins de trente ans, ainsi que leurs chaperons. Signé, Votre Altesse Royale. - Un bal... commença Dabi avec un rictus. - En l’honneur du Prince... poursuivit Shigaraki en se grattant la gorge. - Il va y avoir pleins de jolies filles ! conclurent les deux frères avec ravissement. - Ce sera surtout l’occasion de se rapprocher du Prince, rétorqua Endevor. Je compte sur vous pour gagner ses faveurs. - Vous pouvez compter sur nous, père, affirmèrent Shigaraki et Dabi. - Tous les jeunes gens de plus de seize ans, intervint alors Shoto. Je suis donc convié moi aussi. Endevor, Shigaraki et Dabi tournèrent brutalement la tête vers Shoto, le fixant avec ahurissement. - Quoi ? Tu veux aller au bal, Shoto, se moqua Shigaraki. Et tu comptes emmener ton balai ? - Ça fera bien devant le Prince, ricana Dabi. Votre Altesse, pouvez vous tenir mon plumeau ? Les deux frères éclatèrent de rire, indifférents à l’éclat déçu qui brilla dans les yeux vairons de leur cadet. - Allons, allons, les calma Endevor d’un ton où perçait son amusement. Shoto n’a pas tort, l’invitation le concerne aussi. Devant le sourire timide de Shoto, il reprit - Tu pourras aller au bal Shoto, si, et seulement si, tu as fini toutes tes tâches ménagères et trouver une tenue correcte. - Merci père, souffla Shoto n’arrivant pas à cacher sa joie. Je vous promets que tout sera fait en temps et en heure. Sur ces mots, Shoto quitta la pièce d’un pas guilleret. Il allait pouvoir aller au bal. Il allait entrer dans le château qu’il n’avait jamais vu que de loin. Il rencontrerait d’autres garçons et filles de son âge, peut-être même réussirait-il à se lier d’amitié avec eux. Et avec de la chance, il aurait l’occasion de discuter avec Le Prince. De ce qu’il en savait, le Prince était intelligent et avait beaucoup voyagé. Shoto avait hâte de pouvoir l’interroger sur ses nombreux voyages à travers le monde. Depuis leur poste d’observation, Izuku sourit largement et souffla à Katsuki - C’est génial que Shoto puisse aller au bal. - Je le sens pas, avoua Katsuki, les sourcils froncés et le regard rivés sur les trois hommes toujours présents dans la salle de musique. Il y a forcément une entourloupe... - Tu crois ? s’inquiéta immédiatement Izuku. Mais Katsuki n’eut pas le temps de développer, les voix outrées de Dabi et Shigaraki se faisant entendre - Quoi ? Mais père !!!! - Vous rendez-vous compte de ce que vous avez dit ??!! - Parfaitement, sourit méchamment Endevor. J’ai dit si... Le même sourire machiavélique éclaira les visages peu avenants de deux frères qui échangèrent un regard complice. - Oh ! ricana Shigaraki. Ça change tout... - Pauvre Shoto, se moqua Dabi. Tellement naïf ! - Tu vois, grogna Katsuki à Izuku. Je te l’avais dit ! Ils vont tout faire pour que Double Face puisse pas aller au bal, cette bande d’enfoirés. - Il faut aider Shoto, décida Izuku. Les deux hommes-souris quittèrent leur poste, courant dans les galeries les menant jusqu’à leur colonie. Ils s'empressèrent d’expliquer la situation à leurs amis et familles, et tous décidèrent de tout faire pour contrer les plans machiavéliques d’Endevor et de ses fils. Même si beaucoup des hommes-souris fuyaient Shoto, tous savaient que le jeune homme était celui qui leur fournissait gracieusement de la nourriture, du tissus pour leurs vêtements et leurs couches, et qu’il avait plus d’une fois sauvé l’un d’eux des griffes du terrible Neito. Inconscient des plans des uns et des autres, Shoto s’attela à finir ses tâches ménagères avec un entrain renouvelé, enthousiaste à l’idée du bal du lendemain. Même les exigences les plus folles de ses deux frères ne suffirent pas à diminuer sa joie anticipatrice. Cirer les vingt paires de bottes de Dabi ? Aucun problème. Reluire tous les boutons des dix-huit redingotes de Shigaraki ? Avec plaisir. Astiquer les boucles des cinquante ceintures de ses deux frères ? Facile. La nuit était tombée depuis longtemps, et la maisonnée endormie depuis de longues heures, quand Shoto pu enfin regagner sa chambre. En entrant dans la pièce, sa chandelle en main, il se figea en voyant l’ombre d’un mannequin posé bien en évidence au milieu de la chambre. Curieux, il s’approcha et un sourire heureux éclaira ses traits. Sur le mannequin en osier tressé, il y avait une tenue parfaite pour le bal un pantalon à pinces noir, une chemise à lacet blanche, et une redingote d’un beau bleu roi ornée de boutons dorés et brillants de milles feux. - Ça te plait ? La petite voix attira l’attention de Shoto sur son lit où Izuku, Katsuki, Hanta et Mina le regardaient avec une certaine anxiété. - S’il y a quoique ce soit qui ne te plait pas, on peut changer des trucs, reprit Izuku d’un ton rapide et soucieux. - Oui, on a encore le temps d’ici demain soir pour faire des modifications, assura Mina. - C’est parfait comme ça, dit Shoto, rassurant ses petits amis. C’est vous qui avez fait ça ? Mais où avez-vous trouvé le matériel de base ? - Dans la malle de tes parents, répondit Katsuki. C’est une vieille tenue à ton père. On a juste fait deux trois modifications pour la mettre au goût du jour. - Il faut que tu l'essayes, intervint Hanta. On doit voir s’il y a des retouches à faire. Shoto s’empressa d’enfiler la tenue, immensément reconnaissant à ses amis miniatures pour cette douce attention. - Le pantalon est trop long, soupira Katsuki en s’approchant rapidement suivi de Mina qui poussait une boule piquée de pleins d’épingle. - Comment vous avez fait pour ouvrir la malle et mettre les vêtements sur le mannequin ? demanda Shoto en regardant les quatre mini-pouces qui s'agitaient à ses pieds. - Ah, rit Hanta, ça a été épique ! Toute la colonie à du s’y mettre, mais on a réussi. - Toute la colonie ? s’étonna Shoto. - Bien sûr, confirma Mina en piquant une épingle dans le bas du pantalon tenue plié par Katsuki. Même si tu ne vois que nous, les autres savent ce qu’on te doit. Donc quand Katsuki a expliqué son idée, tout le monde a mis la main à la pâte. - C’est ton idée Katsuki ? Merci alors, sourit Shoto. - Tsss... Tout seul j’aurai pas pu faire grand chose, bougonna le blond en se décalant le long de l’ourlet que Mina marquait. - Et demain, on t’aidera pour tes tâches ménagères, affirma Izuku depuis l’intérieur du pantalon où il réceptionnait l’aiguille pour la rendre à Mina. Comme ça, même si les autres te donnent encore plus de travail tu seras prêt à temps. - Merci, souffla Shoto ému au-delà des mots. J’ai beaucoup de chance de vous avoir comme ami. - Chiale pas putain !!! râla Katsuki. On finit ça et tu vas te coucher ! Quelques minutes suffirent aux petits hommes-souris pour marquer les ourlets du pantalon et les pinces à faire aux épaules de la redingote. Shoto se glissa dans son lit avec plaisir, sa journée avait été harassante, le cœur empli de reconnaissance pour ses amis, et la tête pleine de joie anticipatrice pour le bal du lendemain. Il glissa rapidement dans les bras de Morphée, plongeant au pays des rêves avec délice. ~oOo~ Le lendemain, tout le palais était en effervescence. Chaque laquais, servante, garde et domestiques en tout genre s’activaient pour que le bal donné le soir même soit parfait. Dans les cuisines s'était la course frénétique pour finir dans les temps la montagne de nourriture pour les nombreux invités. L’allée menant au château était encombrée de jardiniers nettoyant jusqu’au moindre petit caillou pour qu’elle soit impeccable. Dans la salle de bal, Tenya supervisait la décoration, donnant des ordres à tout va, s’assurant que tout était parfaitement en place. Quand All Might poussa la porte de l’immense pièce de réception, le Grand Chancelier s’interrompit pour expliquer le déroulement de la soirée au roi. - Les invités arriveront par ici, et, comme vous l’avez demandé, seront présentés au Prince qui se tiendra sur cette estrade. L’orchestre se tiendra prêt pour lancer la première valse dès que le Prince invitera l’une des demoiselles à danser. - Parfait, parfait, sourit All Might. Et moi, où serai-je ? - Vous serez ici, dans la loge, répondit Tenya en désignant la loge surplombant la salle. Ainsi vous aurez une parfaite vision d’ensemble. Comme vous le souhaitiez. - C’est parfait ! Mon cher Tenya, que ferais-je sans vous ?! Sachant que c’était là une question rhétorique, Tenya s'abstient de tout commentaire. Dans sa suite, le Prince Hawks profitait allègrement du calme avant la tempête bien emmitouflé sous son édredon. Il était rentré au château la veille et avait appris la nouvelle du bal à peine arrivé. Si l’idée d’un bal ne lui déplaisait pas, Hawks connaissait suffisamment bien son père pour affirmer que ce dernier avait en tête de le marier rapidement. Et ce bal n’était qu’un prétexte pour lui dégoter une fiancée. Sauf que Hawks n’avait nullement envie de se caser. Il avait vingt-deux ans, il avait encore bien le temps. Et n’en déplaise à son royal père, Hawks avait une préférence très nette pour les beaux garçons plutôt que les belles demoiselles. S’il devait même être totalement honnête, il avait même une très nette préférence pour les garçons ayant de beaux pieds. Hawks adorait les pieds. Et tous ses partenaires, féminin comme masculin, avaient tous eu ce point commun de beaux pieds. Sauf que voir les pieds des gens quand ils sont chaussés, c’était un peu compliqué. De ce fait, la très grande majorité de ses anciennes conquêtes étaient des va-nu-pieds. A force de fréquenter les gens issus du peuple, Hawks avait développé une certaine répulsion pour les nobles trop coincés et conventionnels. Mais bien évidemment, pas question d’expliquer ça à son père, ce dernier ne s’en remettrait sûrement pas. Et si Hawks déplorait les nombreuses tentatives de son père de le fiancer, il aimait trop ce dernier pour risquer de lui provoquer une attaque cardiaque. Le jeune prince prenait donc son mal en patience. Un jour ou l’autre son père lui passerait la couronne et ce jour-là il se débrouillerait pour promulguer une loi l’autorisant à épouser un homme. En attendant, il comptait bien s’amuser à ce bal. Après tout, tous les jeunes gens du royaume avaient été invités, il devait bien y en avoir quelques uns d'intéressant dans le lot. En attendant le soir, Hawks se prélassa longuement dans son lit, puis dans son bain, avant de se promener dans les jardins où il croisa All Might et le Grand Chancelier. Il salua joyeusement tous ceux qui croisèrent son chemin, passa piquer deux trois trucs dans les cuisines au damne du cuisinier en chef, puis retourna dans sa chambre pour se préparer. Planté devant son immense miroir à pied, il s’examina soigneusement s’assurant d’avoir fière et belle allure dans sa tenue de gala. Hawks avait tout du prince charmant. Pas très grand mais bien proportionné, il avait de magnifiques yeux dorés, des cheveux blonds comme les blés et un sourire ravageur. Son corps parfaitement musclé était mis en valeur par le pantalon à pince blanc brodé de rouge, et la redingote assortie. Bien cachées par ses vêtements, deux immenses ailes écarlates étaient tatouées sur son dos. La porte de sa chambre s’ouvrit à la volée et le Grand Chancelier entra dans la pièce d’un pas guindé. - Tenya, le salua le Prince. Qu’en pensez-vous ? - C’est parfait Mon Prince, assura Tenya en jetant un œil critique sur la mise du jeune homme. Vous êtes attendus dans la salle de bal, les premiers invités sont déjà sur place. - Bien, sourit Hawks. Allons nous amuser Grand Chancelier ! A quelques lieues de là, dans le manoir Todoroki, Endevor, Dabi et Shigaraki se dirigeaient vers la porte, prêts pour le bal. Le même sourire machiavélique étirait leurs traits. Ils avaient assommé Shoto de travail toute la journée, aucun doute que le jeune homme n’aurait ni le temps, ni la tenue pour aller au bal. Leur plan avait parfaitement fonctionné. Mais alors qu’Endevor ouvrait la porte, une voix se fit entendre dans leur dos - Attendez ! Je suis prêt ! Choqué, Endevor tourna la tête vers les escaliers que Shoto dévalait en courant. Surpris, il détailla rapidement le jeune homme. Ce dernier était vêtu d’un pantalon à pince noir et d’une redingote bleu roi qui laissait deviner une chemise à lacets blanches. Il portait aussi des bottes noires parfaitement cirées. Comment Shoto avait-il eu ces vêtements ? - As-tu fini toutes tes tâches ménagères ? s’enquit Endevor cherchant la faille. - Oui, assura Shoto. Toutes sans exception. Shoto se garda bien de dire que la moitié de ses tâches quotidiennes avaient été faite par des mini hommes-souris, lesquels avaient pu l’aider grâce à Denki et Eijiro qui avait gardé Neito à l’extérieur et sous bonne garde toute la journée. Il avait bien cru qu’il n’arriverait jamais à tout faire à temps. Mais Katsuki et Izuku s’étaient chargés de la répartition des tâches et, au final, il avait même eu le temps de prendre un bain avant de s’habiller pour la soirée. Non sans une certaine anxiété, Shoto répondit aux diverses questions d’Endevor sur ses activités de la journée et sur la provenance de sa tenue. Près de son père, Shigaraki serra les poings furieux et frustré. Et dire qu’il avait tout fait pour que cet avorton ne puisse pas les accompagner et tout était foutu en l’air. Il n’était pas question que Le Prince les voient en compagnie de ce moins que rien de Shoto. Dabi tourna autour de Shoto, cherchant la petite bête dans la tenue de son cadet, le petit détail qui lui donnerait le droit de la lui déchirer avec une joie sadique. Mais hélas, il ne trouva rien. Même en étant de très mauvaise foi, il ne trouvait rien. Il échangea un coup d'œil avec son père et son frère, leur demandant muettement l’autorisation de jouer un méchant tour à Shoto. Inconscient des pensées de Dabi dans son dos, Shoto se détendit légèrement quand Endevor finit par abdiquer en soupirant lourdement. Mais alors qu’il se voyait déjà au bal, une odeur suspecte vint lui effleurer les narines. Tournant précipitamment la tête, il vit avec horreur que le bas de sa redingote était en feu. L’ôtant précipitamment, il jeta le vêtement à terre pour éteindre les flammes. Il venait tout juste d’éteindre le début d’incendie quand il se prit le contenu d’un énorme vase, eau et fleurs incluses, sur le visage et le torse. - Oups ! s’excusa faussement Shigaraki tenant encore l’arme du crime dans ses mains. J’ai voulu éviter que tu n'aies de nouvelles cicatrices. Un miaulement vengeur se fit soudainement entendre et Shoto geignit de douleur quand Neito, ayant enfin réussi à échapper à ses deux gardiens, lui sauta toutes griffes dehors sur la jambe, déchirant son pantalon. Endevor se retint de rire en voyant Shoto, trempé de la tête aux pieds, des fleurs pendouillant lamentablement sur sa tête et ses épaules, son pantalon noir déchiré, sa redingote partiellement brûlée à ses pieds. - Je crois que malheureusement ta tenue n’est pas adéquate pour le bal, dit-il avec un sourire hautement satisfait. Passe une bonne soirée Shoto. Dabi et Shigaraki suivirent leur père en ricanant, se moquant sans vergogne de leur cadet et de son air misérable. La porte d’entrée claqua lourdement, laissant Shoto seul et désemparé au milieu du hall. Neito, très fier de sa vengeance pour la journée passée dehors sous la surveillance d’un sale cabot et d’un canasson, se frotta contre les jambes de Shoto et lui urina sur les pieds avant de partir royalement. Depuis le dessus d’une des consoles du hall, Katsuki, Izuku, Hanta et Mina avaient assisté horrifiés à toute la scène. Ils avaient vu Dabi mettre le feu à la redingote de leur ami, mais n’avaient pas eu le temps de le prévenir ou de réagir. Tout s’était enchaîné très vite, trop vite pour qu’ils puissent faire quoi que ce soit. Et pour la première fois depuis dix ans qu’ils le connaissaient, les hommes-souris virent Shoto fondre en larme juste avant qu’il ne parte en courant vers le jardin. C’était injuste, totalement injuste. Qu’est-ce qu’il avait fait pour mériter un tel traitement ? Il avait toujours fait ce que son père et ses frères lui demandaient. Toujours. Et sans jamais se plaindre, ni rechigner. Pour une fois qu’il avait une petite chance de s’amuser, ses trois bourreaux avaient tout ruiné. Le cœur lourd et les yeux pleins de larmes, Shoto courut dans le jardin jusqu’au saule pleureur sous lequel se trouvait un banc où sa mère aimait s’asseoir. Il se laissa tomber au sol, et pleura toute sa peine et sa rancœur sur la pierre froide de l’assise. Et dire que ses amis s’étaient donné tant de mal pour qu’il puisse aller au bal. Tous les efforts de ceux-ci étaient détruits par la méchanceté de ses beaux-frères et de son beau-père. Il n’avait pourtant pas l’impression de demander grand-chose. Une soirée, juste une seule soirée, où il pourrait être autre chose qu’un vulgaire domestique. Mais même ça, on le lui refusait. C’était injuste ! Une douce caresse sur sa joue trempée de larmes amères poussa Shoto à ouvrir les yeux. Il tomba alors nez à nez avec Izuku qui le regardait en pleurant lui aussi. A côté de lui, Mina et Hanta le fixait avec le même air désolé que leur ami. Même Katsuki qui se tenait un peu en retrait avait les yeux brillants de larmes contenues. - Désolé Shoto, sanglota Izuku. On n’a rien pu faire. - C’est rien, soupira Shoto. Vous en avez déjà fait tellement. Et pas seulement aujourd’hui. Je n’aurai pas tenu si longtemps sans vous. Une léchouille sur sa main lui fit tourner la tête vers Denki qui geignit pitoyablement en le regardant avec de grands yeux tristes. - Oui, toi aussi tu m’as bien aidé Denki. Merci, sourit tristement Shoto en caressant la tête du chien. Un ébrouement et un léger coup sur sa tête finit de faire sourire le jeune homme qui flatta l’encolure d’Eijiro. - Toi aussi mon beau, assura Shoto. Avec vous tous, je suis bien entouré. - Je vois ça, confirma une voix grave et inconnue. Toute la petite troupe sursauta et se tourna vers la voix mystérieuse, voyant alors apparaitre un homme coincé dans une espèce de cocon jaune. Sous les yeux éberlués de Shoto et ses amis, l’homme s’extirpa de son cocon. C’était un homme sans âge, aux longs cheveux bruns et à l’air fatigué. Il était entièrement vêtu de noir, seul une sorte d’écharpe grises pâle ornant son cou. - Vous êtes qui vous vous ? rugit Katsuki en se plaçant devant ses amis et la tête de Shoto prêt à les protéger. Et vous sortez d’où ? Denki vint se placer devant le banc, grognant et le poil hérissé en une menace claire. Eijiro s’avança aussi, se plaçant au-dessus du corps recroquevillé sur lui-même de Shoto, faisant bouclier. - Je suis Shota Aizawa, soupira le nouveau venu. Et inutile de vous énerver, je ne veux aucun mal à aucun d’entre vous. Je suis le parrain féérique de Shoto. - Marraine la bonne fée ? s’étonna Shoto qui avait souvenir de sa mère lui parlant de cette mystérieuse personne devant veiller sur lui. - Parrain la bonne fée, je préfère, souffla Aizawa. Mais appelez-moi Aizawa. - Et qu’est-ce que vous foutez là hein ? râla Katsuki depuis le banc où il était juché. - Je suis venu aider Shoto, soupira Aizawa. En tant que parrain, c’est mon rôle. - Ah ouais ?! tonna le petit homme-souris blond. Et vous étiez où ces dix dernières années quand il était traité comme une merde par ces enfoirés ? Hein ? - Je ne peux pas venir à volonté, expliqua platement Aizawa. Il faut m’invoquer... - Et comment on fait ça ? demanda Shoto. Je n’ai rien fait de particulier. - Tu as pleuré... Un long silence suivit la réponse simple et limpide de la fée. Se tournant vers Shoto, Katsuki ricana - Putain, si on avait su je t’aurai tirer les poils du cul pour te faire chialer depuis longtemps... - Kacchan !!! protesta Deku pendant que Hanta et Mina éclataient de rire. Denki et Eijiro pouffèrent sans aucune discrétion et Shoto ne put retenir un léger rire. - Merci de t’être abstenu, dit-il. - Bon, si tu veux aller au bal, il va falloir s’y mettre, intervint Aizawa. On n’a pas toute la nuit. - Je vais pouvoir aller au bal ? s’exclama Shoto en se levant d’un bond, se cognant contre le ventre d’Eijiro toujours au-dessus de lui. Le cheval laissa Shoto se glisser entre ses pattes sans bouger, avant de s’avancer vers la fée avec son maître. - Bien sûr, confirma Aizawa. Il nous faut d’abord une belle citrouille. - Une citrouille ? s’étonna Shoto. - Oui, confirma Aizawa. Pour te faire un carrosse digne de ton rang. - On a déjà un carrosse, grogna Katsuki depuis le banc où il était perché. Il est rangé dans la remise ! - Il est moche, rétorqua Aizawa d’un ton plat en agitant sa baguette magique. - Vous dites pas de formule magique ? s’étonna Izuku déçu. - Si vous y tenez, soupira la fée blasée. - Abracadabra, lança-t-il avec autant de conviction qu’un gastéropode neurasthénique. Des jets de lumières jaillirent de la baguette magique et une citrouille de belle taille vola du potager jusqu’aux pieds d’Aizawa qui, en quelques mouvements simples, la transforma en un magnifique carrosse blanc et bleu. - Bon, il faut aussi des chevaux, soupira la fée sans tenir compte des regards ébahis de son assistance. A ces mots, Eijiro s’approcha vivement jusqu’à se placer juste devant l’homme-fée relevant la tête d’un air fier. - Non, contra immédiatement Aizawa faisant baisser la mine piteuse du cheval. Il en faut quatre. Ses yeux noirs brillèrent d’une lueur démente et sadique alertant Katsuki qui s’empressa de quitter le banc, tirant Izuku à sa suite. Mais avant que les deux petits hommes aient atteint le buisson où le blond prévoyait de se cacher, un jet lumineux les toucha et les transforma en de magnifiques chevaux. Katsuki piaffa de colère, mais ne put rien faire contre la magie d’Aizawa se retrouvant attelé à l’avant du carrosse, Izuku à ses côtés. Shoto observa choqué ses tout petits amis devenir de fringants pur-sang. Il sourit en les reconnaissant malgré leur changement de forme. Hanta était devenu un cheval à la robe aussi noire que ses cheveux et ses attributs de souris. Mina était rose et sa crinière et sa queue tombaient en boucles harmonieuses, tout comme ses cheveux. Izuku était un cheval vert, aux grands yeux doux, et Katsuki avait une belle robe blonde cendrée et ses iris écarlates promettaient mille morts à Aizawa. Mais le regard assassin s’adoucit considérablement quand Izuku frotta avec tendresse son museau contre l’encolure de son ami d’enfance. - Oh, comme ils sont mignons, ricana Aizawa. Bon, il faut un cocher. Et d’un geste sûr il transforma Eijiro en homme... complètement nu. Homme qui ne se formalisa nullement de son absence de tenue et se jeta au cou de Shoto en riant - Shoto !!! Enfin, je peux te parler !! Tu sais que je t’adore hein ! Tu pourras toujours compter sur moi ! Je me ferai un plaisir de piétiner les trois enfoirés qui te font du mal ! - Ei... Eijiro... souffla Shoto en tentant de repousser son assaillant. Tu es... nu ! - Ah ? s’étonna Eijiro en se regardant surpris. Ah oui. Mais avant qu’il n’ait eu le temps de dire quoique ce soit, il se retrouva habillé de la tête aux pieds en une tenue de cochet bleue et blanche. - Et il te faut un laquais, intervint Aizawa sans laisser le temps à Eijiro ou Shoto de dire quoique ce soit. Un trait lumineux sortit de sa baguette et alla toucher Denki qui se transforma à son tour, devenant un jeune homme blond aux yeux dorés. Avant que quiconque ait pu réagir sur la nudité du jeune homme, Aizawa l’habilla par magie d’une tenue assortie à celle d’Eijiro. - Shoto ! s’exclama Denki se jetant au cou de son jeune maître. Tu pourras toujours compter sur moi, tu le sais hein ?! Je t’adore ! Eberlué, Shoto se retrouva pris entre Eijiro et Denki qui se frottaient à lui comme le cheval et le chien qu’ils étaient encore il y a peu. Un hennissement moqueur attira l’attention du trio vers les chevaux, en particulier vers le blond cendré qui les fixait avec une grimace ressemblant à un rictus goguenard. - Allez, tu dois te dépêcher d’y aller, soupira Aizawa. Le bal ne va pas t’attendre éternellement. Et tu dois absolument être revenu pour minuit. Le sortilège prendra fin au douzième coup de minuit. Est-ce clair ? - Euh... oui, commença Shoto. Mais... - Il ne va pas y aller dans cette tenue, protesta Denki avec fougue. - Sa veste est brûlée, sa chemise trempée et salie, son pantalon déchiré et ses chaussures puent la pisse de chat, argumenta Eijiro avec force. - Ah, oui, effectivement, souffla Aizawa avec lassitude. J’avais oublié ce détail. Un nouveau trait lumineux, et Shoto se retrouva vêtu d’un pantalon bleu marine, d’une chemise à col montant crème et d’une redingote turquoise aux boutons et aux broderies argentées. - Tu es parfait ! assura Denki avec un grand sourire. Shoto s’examina rapidement, mais un détail attira son attention et le fit douter. - Vous êtes sûr pour les chaussures ? s’enquit-il. Eijiro et Denki baissèrent immédiatement les yeux vers les pieds de leur maître et clignèrent des yeux surpris. Les bottes noires avaient été remplacées par des petites chaussures, assez féminines, en verre. - Elles sont très bien ces chaussures, confirma Aizawa en rangeant sa baguette. Très à la mode. Il allait repartir, estimant avoir fini son œuvre, quand il sentit quelque chose se saisir du dos de son pull noir. Surpris, il se retourna pour voir que le cheval à la robe blonde tenait le morceau de tissu entre ses dents, ses yeux rouges lui interdisant formellement de repartir. - Quoi ? grogna la fée avec mauvaise humeur. Mais Katsuki ne s’en formalisa pas et, lâchant le pull, il ébouriffa de ses naseaux la chevelure brune d’Aizawa tout en dardant un regard entendu vers Shoto. - Katsuki a raison, s’écria Eijiro, prêt à éclairer la lanterne obscure de l’homme-fée. Avec ses cheveux, et sa cicatrice, Shoto sera trop facilement reconnaissable. Et si Endevor ou ses fils le voient, ils vont le lui faire payer chèrement. Le hochement de tête frénétique des quatre chevaux et de Denki, fit soupirer lourdement Aizawa. Sans un mot, il agita une dernière fois sa baguette, changeant la couleur des cheveux de son petit protégé. Celui-ci se retrouva avec une chevelure entièrement rouge parsemée de mèches blanches. L’homme fée fit aussi disparaître la cicatrice sur le visage de son filleul. - C’est bon là ? s’enquit-il non sans agacement. - C’est parfait, le rassura Shoto avec un léger sourire. Merci. - Amuse toi bien, lui répondit Aizawa. Et n’oublie pas d’être revenu à minuit. Puis, sans un mot de plus, il disparut dans un tourbillon de papillons de lumières. Denki ne perdit pas une seconde pour pousser Shoto vers le carrosse, Eijiro s’installant sur le banc à l’avant et prenant les rênes en main. - Katsuki, sois sage s’il-te-plait, dit le cocher en sentant le cheval blond tirer déjà sur les rênes. Mais Katsuki n’écouta pas, et Denki eut tout juste le temps de s’accrocher à la poignée à l’arrière du carrosse que celui-ci partit à toute allure, emporté par la fougue de quatre chevaux, Izuku, Hanta et Mina n’ayant d’autre choix que de suivre Katsuki quand ce dernier s’élança. Pendant que Shoto parcourait le chemin le menant au bal, aux pas rapides de quatre chevaux, Hawks s’ennuyait ferme. Son père n’avait rien trouvé de mieux que de lui présenter chaque convive. Et des convives il y en avait un peu trop au goût du jeune prince. A sa très grande déception, la majorité d’entre eux étaient issus de familles nobles et semblaient coincé au possible. Les autres étaient majoritairement des jeunes filles, très certainement de moyenne extraction, peu habituées à un tel faste et dont le malaise était palpable. Grand Dieux, certaines osaient à peine le regarder ! Il en avait même vu une ou deux qui avaient failli s’évanouir en le saluant. Bref, Hawks était très déçu. Il n’y avait aucune chance pour qu’il rencontre quelqu’un d’un tant soit peu intéressant ce soir. Certainement que dans le lot, il y avait des jeunes gens avec qui il aurait plaisir à converser, mais son statut de Prince les mettraient sûrement mal à l’aise et aucun n’oserait se montrer naturel devant lui. La soirée s’annonçait donc longue et ennuyeuse au possible pour le jeune homme. Du coin de l'œil, il vit son père, sur le balcon, penché par-dessus de la rambarde, surveiller les moindres de ses faits et gestes. Malgré sa déception, Hawks ne tenait pas à faire honte à son royal paternel. Aussi fut-il souriant, avenant et aimable avec tout le monde, et finit par inviter une pimpante quinquagénaire à ouvrir le bal. Il fit la conversation tout en valsant avec sa cavalière, échangeant les banalités d’usages avec elle. A la fin de la danse, il s'inclina respectueusement devant elle, bien décidé à aller profiter du buffet. Il se relevait quand il aperçut quelque chose qui attira immédiatement son attention. Là, à quelques mètres de lui, il y avait deux pieds, deux pieds chaussés de pantoufles de verre. Intrigué, il s’en approcha, se demandant qui pouvait porter de pareilles chaussures. Pas qu’il s’en plaigne ou trouve cela moche. Au contraire, pour un amoureux des pieds comme lui, ces chaussures étaient une bénédiction. Au fur et à mesure que Hawks se rapprochait il put parfaitement discerner la finesse des pieds et le parfait alignement des orteils. Oui, ces chaussures étaient une vraie bénédiction pour lui. Mais, il se demandait comment qui que ce soit pouvait marcher avec sans les casser. Curieux, il releva la tête, allant observer le corps accrochés aux pieds, fort beaux de son humble avis. Il fallut quelques secondes au Prince, et ses yeux durent faire plusieurs allers-retours entre les pieds et la tête du nouveau venu, pour assimiler que c’était bel et bien un jeune homme qui était ainsi chaussé. Pourtant, les accessoires pédestres étaient très féminins un talon de quelques centimètres, un petit nœud bleu sur le dessus, et une forme d’escarpin. Mais le pantalon, la chemise et la redingote couvraient bel et bien un corps masculin. Un sourire amusé étira les lèvres de Hawks qui s’approcha un peu plus de l'intrigant jeune homme, pressé d’en apprendre plus sur lui. Avant de l’aborder, il l’observa attentivement, notant que son invité regardait avec curiosité tout autour de lui, mais ne l’avait pas encore remarqué. Ce dernier avait un visage aux traits fins et réguliers, des cheveux blancs parsemés de mèches rouges et des yeux vairons. Hawks le trouva tout à fait à son goût. - Bonsoir. La salutation surpris Shoto qui se tourna vers la voix grave qui venait de la prononcer. Il était arrivé au château quelques minutes plus tôt, et cherchait activement la salle de bal où devait se tenir la réception. Il avait bien croisé quelques gardes, mais n’avait pas osé les questionner pour leur demander son chemin. Il s’était finalement retrouvé sur une immense terrasse surplombant les jardins. La musique audible depuis la terrasse l’avait rassuré sur le fait qu’il ne devait plus être bien loin de sa destination, aussi avait-il prit quelques minutes pour admirer les jardins luxuriants en contrebas, avant d’être soudainement interpellé. - Je ne crois pas vous avoir vu dans la salle de bal, reprit celui qui venait de le saluer en souriant. - Oh... Bonsoir, répondit finalement Shoto. Je viens seulement d’arriver. Je regardais le jardin. Son interlocuteur lui sourit un peu plus et Shoto le détailla rapidement, notant les cheveux blonds comme les blés, les yeux dorés et la tenue sobre mais élégante de ce dernier. - Et qu’en pensez vous ? l’interrogea le blond. - Ils ont l’air magnifiques. Je suppose qu’ils le sont encore plus en Vous devriez revenir en journée alors. Je me ferai un plaisir de vous les faire visiter. - C’est très gentil, merci. Mais j’ai trop de travail en journée. Jamais on ne me permettrait de revenir. La réponse intrigua Hawks qui entreprit de converser avec le charmant jeune homme, cherchant à en savoir plus sur lui l’air de rien. Mais, ce dernier ne lui apprit pas grand chose, à part qu’il vivait dans un manoir avec un grand jardin, qu’il aimait les fleurs et le jardinage et qu’il n’avait jamais danser. - Je pourrais vous apprendre, assura Hawks à l’aveu de son interlocuteur. Je sais danser toutes les danses du monde ! - Vraiment ? s’étonna Shoto. Vous avez beaucoup voyagé alors ? - Beaucoup oui, confirma le blond en riant. L’intérêt de Shoto dût être parfaitement visible pour l’autre, car celui-ci se fit un plaisir de lui raconter diverses anecdotes sur ses nombreux voyages de par le monde. Ravi, Shoto écouta les mots de son interlocuteur, riant avec lui et le questionnant avec curiosité sur divers points. Dans la salle de bal, les invités discutaient tout en dansant ou en se servant au buffet. Shigaraki tentait de séduire, avec plus ou moins de réussite, une jeune demoiselle aux longs cheveux verts. Malheureusement, il comprit bien vite que cette dernière se destinait au couvent, et il lâcha l’affaire dépité. Sur la piste, Dabi valsait avec une jolie blonde. Pour la plus grande joie du jeune homme, sa cavalière avait un goût prononcé pour le sang et la souffrance. Aussi discutaient-ils des meilleures méthodes de tortures, regrettant en chœur la décision royale d’interdire ce genre de pratique. Endevor sirotait une coupe de champagne entouré d’autres nobles du royaume, avec lesquels il avait l’habitude de chasser ou de jouer au bridge. Il surveillait du coin de l'œil ses deux garçons, félicitant intérieurement Dabi pour le choix de sa cavalière. La jeune Himiko Toga était un bon parti, et ses parents seraient ravies d’unir leur deux familles. En revanche, Shigaraki semblait plus intéressé par la montagne de petits fours que par la compagnie de demoiselles bien nées, à son grand désespoir. Depuis son balcon surplombant la salle, All Might enrageait. Son fils avait trouvé le moyen de s’éclipser ! Après une seule danse ! Et en plus, il avait dansé avec une vieille peau revêche et très mariée ! Ce gamin lui ferait avoir des cheveux blancs avant l’âge ! - Ma... Majesté... haleta Tenya en arrivant essoufflé dans la loge du Roi. - Alors ? s’exclama ce dernier en se jetant sur son Grand Chancelier. Dis moi qu’il est en train de s'encanailler avec une jolie demoiselle ! Pitié, Tenya ! - La bonne nouvelle Majesté, répondit Tenya ayant repris son souffle, est que le Prince ne s’est pas enfermé dans sa chambre. Il est sur la terrasse et il converse avec un des invités. - Merveilleux ! soupira All Might soulagé. Et comment-elle ? Est-elle jolie ? Il y-a-t-il une chance pour qu’elle lui plaise au point qu’il l’épouse ? Elle me fera de beaux petits-enfants ? - Majesté, reprit Tenya d’un ton où perçait son inquiétude, je doute fort que cette personne puisse vous donner des petits-enfants. Il s’agit d’un homme... Mais il est bel homme, si cela peut vous rassurer. Des années de pratiques et de services auprès du Roi avaient appris à Tenya à s’empêcher de grimacer et à garder un visage impassible en toutes circonstances. Il ne sursauta donc pas quand All Might rugit un “Quoi !!!!” retentissant, ni quand il s’agita dans tous les sens, s’outrageant de l'attitude de son fils ingrat. En silence, Tenya laissa le Roi déverser sa frustration d’apprendre que son cher héritier préférait discuter le bout de gras avec un sombre inconnu plutôt que de séduire de belles demoiselles. - Surveille les ! décréta finalement le Roi. Et si tu vois que mon fils s’éternise, tu te débrouilles pour le ramener dans la salle de bal, quitte à chasser ce... gourgandin !!! - Bien Votre Altesse, accepta Tenya en s’inclinant respectueusement devant son suzerain. Il fit demi-tour et rejoignit la terrasse, se demandant comment il allait pouvoir chasser l’importun sans faire preuve d’impolitesse et sans s’attirer les foudres du Prince. Caché par un lourd rideau, le Grand Chancelier observa le duo en pleine discussion sur la terrasse. L’inconnu était assis sur la rambarde, ses pieds s’agitant dans le vide, Hawks était appuyé sur le garde-fou très près de lui, et n’avait d’yeux que pour son interlocuteur. Ce dernier éclata de rire et le regard du Prince s’illumina faisant intérieurement soupirer Tenya. Si All Might espérait encore et toujours que son fils épouse une femme féconde pour avoir une palanquée de petits-enfants, Tenya avait depuis longtemps de sérieux doutes sur la question. Et la manière dont Hawks regardait le jeune homme avec lequel il conversait laissait peu d’espoir au Grand Chancelier. Visiblement le mystérieux inconnu plaisait beaucoup au Prince. Il lui plaisait vraiment beaucoup, songea Tenya en voyant la main du Prince se poser sur le bras de son invité en une caresse un peu trop douce pour être anodine. Tenya se retrouvait donc face à un dilemme de taille laisser les choses se faire entre Hawks et l’inconnu et risquer le courroux du Roi, ou intervenir et affronter l’ire du Prince. Aucune des deux solutions ne lui plaisait. Mais la solution au dilemme du Grand Chancelier se présenta d’elle-même. Un jeune laquais blond surgit soudainement sur la terrasse en criant - Enfin !!! Tu es là !!! Je te cherche partout depuis dix minutes !!! Viens vite ! Il va être minuit ! Il faut partir ! - Quoi ? Déjà ? s’étonna le jeune inconnu en sautant de la rambarde où il était assis. A ce moment même, l’horloge du château sonna le premier coup de minuit. Denki saisit la main de Shoto et le tira vers lui, partant en courant à toute allure invectivant son jeune maître de se dépêcher. - Vite ! Katsuki est déjà en train de rendre fou Eijiro ! Si on est pas loin au douzième coup, il va gueuler ! - Attends ! souffla Shoto suivant en boitillant, j’ai perdu une chaussure ! - On s’en fout ! On n’a pas le temps ! décréta Denki en dévalant les marches. - Attendez !!! cria une voix dans leur dos. Vous ne m’avez même pas dit votre nom !!! Shoto se retourna pour voir le charmant jeune homme blond, avec lequel il avait passé un excellent moment, leur courir après. Il voulut répondre, mais Denki le poussa dans le carrosse, fermant la porte sans même lui laisser le temps de réagir. Katsuki, qui piaffait d’impatience depuis de longues minutes, s'élança sans attendre, entraînant ses camarades et le carrosse à sa suite. Passant la tête par la fenêtre, Shoto vit la silhouette de son interlocuteur diminuer rapidement, une autre personne le rejoignant en dévalant les grands escaliers devant le château. Galopant aussi vite qu’il le pouvait, Katsuki fonçait sur la route, comptant les coups qu’égrenaient l’horloge. Même avec la meilleure volonté du monde, il n’arriverait pas au manoir avant le douzième coup. Mais il devait mettre le plus de distance possible entre le palais royal et eux avant que le sortilège ne prenne fin. A ses côtés, il sentait Izuku galopait aussi vite que lui et dans son dos, Hanta et Mina suivaient le rythme en soufflant bruyamment. Quand le douzième coup retentit, Katsuki sentit son corps changer et rapetisser à toute allure. Il ne fallut que quelques secondes pour qu’il retrouve son corps et sa taille d’origine. Un simple coup d'œil suffit à lui confirmer que le sortilège avait pris fin. Deku, Hanta et Mina se laissèrent lourdement tomber au sol, essoufflés par leur course précédente. Eijiro se redressait difficilement sur ses quatre pattes, pendant que Denki agitait frénétiquement sa queue en tournant autour de Shoto. Shoto, lui, était assis sur une grosse citrouille. - Putain, c’était moins une ! râla Katsuki. Pourquoi tu t’es pas pointé dix minutes avant comme prévu, Double Face ?! Hein ?! Tu devais surveiller l’heure !! Si j’avais pas envoyé Denki te chercher, tu aurais eu l’air malin avec tenue débraillée en plein bal royal ! Machinalement, Shoto baissa les yeux sur lui-même, remarquant qu’effectivement sa tenue était redevenue ce qu’elle était avant le sortilège, avec son pantalon déchiré et sa chemise salie. Cependant un détail attira son attention. Si un de ses pieds était nu, l’autre portait toujours une des pantoufles de verre. - Oh ! Tu as gardé un souvenir ! s’extasia Mina. - Tu devrais la cacher, fit remarquer Izuku. Si Endevor ou ses fils la voient, ils risquent de se poser des questions et de te créer des problèmes. - Oui, tu as raison, confirma Shoto en ôtant la pantoufle de son pied pour la garder en main. - Quand vous aurez fini de bavasser, on pourra rentrer ! râla Katsuki. - Il y a encore pas mal de route, soupira Hanta. On en a pour des heures ! Mais Katsuki avait visiblement la solution, qu’il ne tarda pas à exposer avec sa délicatesse naturelle. Shoto se hissa sur le dos d’Eijiro, pendant que les quatre hommes-souris grimpaient sur celui de Denki. La petite troupe reprit la route vers le manoir, Shoto racontant sa soirée à ses amis curieux. - Du coup, je n’ai pas vu le Prince, soupira-t-il en arrivant dans la cour du manoir. Ni la salle de bal. - L’essentiel c’est que tu ais passé une bonne soirée, assura Hanta. - Et qui sait, tu le reverras peut-être, l’encouragea Mina. Shoto fit un léger sourire avant de réaliser - Je ne connais même pas son nom, et je ne lui ai pas donné le mien... - Mais c’est pas possible d’être aussi con, bougonna Katsuki désespéré. - Kacchan, le réprimanda Izuku, ne soit pas si méchant. Je suis sûr que les choses vont finir par s’arranger. - Et toi arrête de rêver en couleur ! tonna Katsuki en se faufilant dans l’interstice de la porte ouverte par Shoto. Shoto sourit en voyant les deux amis se disputer. Il flatta l’encolure d’Eijiro et la tête de Denki avant de les laisser rejoindre leur coin attitré, puis entra dans le manoir, fermant la porte dans son dos. Il monta rapidement dans sa chambre, peu désireux de se retrouver nez à nez avec son père et ses frères quand ceux-ci rentreraient du bal. Juste alors qu’il se glissait dans son lit, il vit les hommes-souris se diriger vers l’ouverture menant à leur colonie. - Merci pour cette super soirée, leur souffla-t-il. Au palais, le bal battait son plein, tous les convives dansant et discutant en buvant et mangeant. Et pendant ce temps, Tenya courrait après le Prince qui parcourait au pas de charge les interminables couloirs du château. - Prince, tenta Tenya. Attendez ! Vous ne pouvez pas priver nos invités de votre présence ! Ce bal est donné en votre honneur !! - Va chercher mon père, répondit Hawks en poussant une lourde porte. Dis-lui que je l’attend dans son bureau. C’est urgent ! - Bien Sire, soupira Tenya en faisant demi-tour, songeant que sa fonction n’était décidément pas de tout repos. En attendant l’arrivée de son royal paternel, Hawks fit les cent pas dans l’immense bureau tout en examinant avec soin la pantoufle de verre que le mystérieux inconnu avait perdu dans sa fuite. Mentalement, il se répéta les rares choses qu’il savait sur lui. Il vivait dans un manoir, il avait des journées bien remplies, c’était la première fois qu’il assistait à un évènement mondain, et il avait dans son entourage un Katsuki et un Eijiro. Étaient-ils humains ou des animaux, ça en revanche Hawks l’ignorait. Mais il n’avait vu qu’un seul autre domestique près du carrosse que l’inconnu avait emprunté, le cochet. Son interlocuteur mystère avait les cheveux blancs avec des mèches rouges, des yeux vairons et un joli visage. Et des pieds magnifiques. Bon, cette information n’avait nullement besoin d’être connue par son père, mais elle était importante pour lui. Il avait aussi une voix grave et douce, un rire cristallin absolument ravissant et un sourire à damner les plus saints des saints. Hawks l’admettait sans mal, il était totalement sous le charme du jeune inconnu. Et il voulait le connaître davantage. Il avait aimé discuter avec lui, il avait aimé ses questions naïves et innocentes, il avait aimé le pétillement d’intérêt dans ses yeux. Oui, il voulait le connaître davantage. Il sentait que cet inconnu était exactement ce qu’il cherchait depuis longtemps et qu’il ne lui faudrait pas longtemps pour en tomber éperdument amoureux. Mais pour ça, il devait le retrouver, et sans son nom, cela pouvait s'avérer compliqué. Après tout, son inconnu pouvait venir de n’importe où dans le royaume, son père ayant invité l’intégralité du royaume au bal. Il n’avait pas d’autres indices que cette pantoufles et les quelques informations qu’il avait énumérées quelques secondes plus tôt. Mais Hawks était prêt à écumer tous les manoirs du royaume pour retrouver son mystérieux inconnu. Rester à convaincre son père de la nécessité d’une telle recherche. Et ce ne fut pas chose aisée, All Might ne voyant pas en quoi un jeune homme aussi charmant soit-il pouvait avoir plus d’importance qu’une jeune fille féconde. Mais comme toujours, en bon papa gâteau, All Might céda au caprice de son fils chéri et adoré. Et dès le lendemain du bal, un message fut délivré dans tous les manoirs du royaume, informant leurs habitants de la visite prochaine du Grand Chancelier. Tenya n’était nullement ravi de sa mission, mais en bon Grand Chancelier il se plia aux exigences de sa fonction. Le deuxième jour après le bal, il partit dès l’aurore pour visiter les trop nombreux manoirs du royaume. Il emmena avec lui la liste manuscrite que le Prince lui avait confiée, où était notée les quelques informations qu’il détenait sur le jeune homme. Et la pantoufle de verre trônait sagement sur un coussin bleu roi. Dans le manoir d’Endevor c’était l'effervescence. Nul ne savait pourquoi le Grand Chancelier venait aujourd’hui, mais c’était très certainement pour une affaire d’importance. Aussi Endevor, Dabi et Shigaraki s’étaient-ils mis sur leur trente et un, et Endevor assomma ses fils de recommandations diverses et variées. Shoto, de son côté, fut littéralement submergé de tâches ménagères diverses et variées, ne lui laissant pas le temps de souffler une seule seconde malgré l’aide que lui apportèrent ses tout petits-amis. Le jeune homme avait passé sa journée de la veille à raconter à ses amis la merveilleuse soirée qu’il avait passée au château. Il regrettait de n’avoir finalement pas pu rencontrer le Prince, ni goûter aux délicieux buffets. Mais ce qu’il regrettait le plus était de ne pas savoir l’identité de son interlocuteur ce soir-là. A moins d’un miracle, il y avait peu de chance pour qu’il le rencontre à nouveau. Et quand bien même il le croiserait, il y avait peu de chance que le blond si bien habillé le reconnaisse, ou même le regarde. Personne ne regarde jamais les domestiques. L’après-midi était bien avancé quand le carrosse frappé des armoiries royales franchit le portail. Endevor qui guettait son arrivée depuis de longues heures, prévint ses fils et se précipita dans le hall en appelant Shoto. Ce dernier arriva son plumeau encore dans les mains. - Vous m’avez appelé Père ? - Oui, viens ! Et sans plus d’explication, Endevor saisit le bras du plus jeune et le tira rudement à sa suite jusqu’à la masure lui servant de chambre. - Tu restes là, et en silence ! ordonna Endevor avant de sortir de la chambre qu’il ferma à clé. Shoto fixa surpris le battant de bois, ne comprenant pas ce qui lui valait une telle punition. Endevor rejoignit rapidement le hall, très satisfait de lui-même. Depuis le lendemain du bal, il avait remarqué que Shoto semblait un peu trop heureux, surtout pour un gamin qui avait été humilié la veille au soir. Il était sûr et certain que si Shoto avait réussi, par il ne savait quel miracle à aller au bal, il l’aurait remarqué. La chevelure bicolore et la cicatrice autour de l'œil du jeune homme étaient bien trop reconnaissables pour passer à côté. Mais il avait un étrange pressentiment, et préféré garder Shoto à l’écart du Grand Chancelier ou de tout larbin royal. Au cas où... Tenya retint une grimace quand il se retrouva en face d’Endevor et de ses fils, Shigaraki et Dabi. Installé dans le grand salon, il attendait patiemment que son hôte ait fini de lui servir un thé pour expliquer la raison de sa venue. Ni Shigaraki, ni Dabi ne correspondaient au descriptif que le Prince lui avait donné du jeune homme recherché. Mais, il se devait de donner les raisons de sa venue et de demander à voir les domestiques travaillant dans la demeure. Tenya était un Grand Chancelier sérieux et pointilleux. Depuis le haut d’un cadre, Katsuki ne ratait rien de la scène, se demandant pourquoi Endevor avait enfermé Shoto à clé dans sa chambre. Il savait qu’Izuku, Hanta et Mina étaient d’ors et déjà en train de crocheter la serrure, mais cela allait prendre un peu de temps. Lui était venu ici en reconnaissance pour savoir de quoi il en retournait exactement. Aussi tendit-il l’oreille avec attention quand le Grand Chancelier commença à parler. - Pousse vers la droite ! - Je ne fais que ça, grogna Hanta en poussant tant et plus sur le petit mécanisme de la serrure. - On y est presque, l’encouragea Izuku. - Allez !!! s’exclama Mina. Encore un petit effort !!! On va y arriver ! - Vous savez, Endevor va bien finir par venir m’ouvrir, plaida Shoto accroupi devant la serrure où s’échinaient les trois les hydrides. Il faut simplement attendre. - Non putain, on peut pas ! rugit Katsuki en surgissant dans la chambre pour un des trous au ras du parquet. Le Grand Chancelier, il est là pour toi ! - Pour moi ? s’étonna Shoto. Mais pourquoi ? - Le mec avec qui tu as causé l’autre soir, c’est le Prince ! expliqua rapidement Katsuki en escaladant la porte pour aller porter main forte à ses amis. Et il veut te rencontrer à nouveau. Sauf que comme il ne sait rien de toi, il a envoyé le Grand Chancelier te chercher. Avec la putain de pantoufle que tu as perdu en partant. Shoto écarquilla les yeux surpris. Le Prince ? Il avait discuté avec Le Prince ? Vraiment ? - Mais... souffla-t-il. Pourquoi ? Oui, pourquoi le Prince, qui avait très certainement plein d’amis tous plus riches et intéressants les uns que les autres, voulait-il le revoir, lui ? Au point d’envoyer le Grand Chancelier le chercher dans tout le royaume. Shoto ne comprenait pas. - On s’en fout du pourquoi ! claqua Katsuki. C’est ta chance putain ! Tu peux pas la laisser passer ! - Ma chance ? s’étonna Shoto. - Putain mais c’est pas possible d’être aussi lent, tempêta le petit blond. Si le Prince veut te revoir, Endevor sera obligé de te traiter comme un membre de cette foutue famille, comme ton rang l’exige ! Tu ne serais plus un pauvre domestique dans ta propre demeure ! - Et si le Prince t’aime bien, il pourra même te permettre de récupérer ton héritage et mettre les trois autres dehors, compléta Izuku. Kacchan a raison, tu ne peux pas laisser passer une opportunité pareille. - Sauf que si tu ne sors pas de ta piaule avant que l’autre bigleux reparte, Endevor se gardera bien de parler de toi et ce sera foutu, assura Katsuki. Donc, va chercher ta pantoufle, et on te sors de là ! - Comment on va savoir si le Grand Chancelier part avant qu’on réussisse à ouvrir cette serrure ? s’enquit Hanta toujours en train de forcer sur l’antique mécanisme qui aurait bien besoin d’être graissé. - J’ai demandé à Denki de surveiller la porte d’entrée, dit Katsuki. Lui et Eijiro le retiendront s’il essaye de partir avant d’avoir vu Double Face. - Que des domestiques féminines ? s’étonna Tenya. Et toutes en congé aujourd’hui ? En même temps ? - Je sais que ça peut paraître surprenant, confirma Endevor avec un sourire hypocrite. Mais nous sommes des hommes modernes et accordons une journée de congé hebdomadaire à notre personnel. La maison ne va pas tomber en ruine en une simple journée et nous pouvons subvenir seuls à nos besoins durant ce temps. - Je vois, répondit Tenya en remontant ses lunettes. Nul besoin que je m’éternise alors. J’ai encore quelques familles à visiter. - Ce fut un plaisir de vous recevoir, assura Endevor en raccompagnant le Grand Chancelier. Ce dernier salua poliment ses hôtes et tourna les talons, peu convaincu. Shigaraki et Dabi avaient essayé la pantoufle de verre, sans succès, ce qui ne surprit nullement le Grand Chancelier. En revanche, il soupçonnait fortement le maître de maison de lui mentir quand il assurait qu’il n’avait que du personnel féminin dans sa demeure. De même pour les jours de congés. Cela ne ressemblait nullement à la réputation du chevalier Endevor. Un chien lui sauta joyeusement dessus en aboyant sortant Tenya de ses pensées. Surpris, il tenta de repousser la bête fort affectueuse, mais en vain, le toutou cherchant visiblement de l’attention. - Denki ! tonna la voix d’Endevor. Aux pieds ! Tout de suite ! Mais le chien fit la sourde oreille, continuant à couper la route du Grand Chancelier en lui réclamant des caresses. - Dabi, rattrape ce sale clébard ! ordonna Endevor à son plus jeune fils. - Quoi ? Mais pourquoi ce serait à moi de le faire ? protesta immédiatement Dabi. Il est même à moi ce clebs ! Et il m’aime pas ! - Il aime personne, bougonna Shigaraki. A part l’autre là... - Dabi, fais ce que je te demande ! En bougonnant, Dabi se plia à l’ordre de son père et entreprit d’attraper le chien pour libérer le Grand Chancelier de la présence canine. Mais Denki ne se laissa pas faire, échappant habilement aux mains du jeune homme, obligeant ce dernier à lui courir après tout autour de Tenya. - Excusez-moi, intervint une voix masculine attirant l’attention de tous. Pourriez-vous dire à votre cheval de laisser les nôtres tranquille s’il vous plaît ? Tenya, Endevor et ses fils levèrent la tête pour regarder l’attelage royal. Quatre magnifiques purs sangs étaient attelés au carrosse. Et un percheron roux faisait des mamours aux deux purs sangs en première ligne, les deux magnifiques chevaux frottant l’encolure du percheron avec leur tête, lequel leur rendait leurs caresses avec entrain. Tenya se retint de rire en voyant la scène, restant stoïque tel que l’exigeait sa fonction. Les animaux de la demeure étaient bien plus sympathiques que leurs maîtres, songea-t-il avec amusement. - Eijiro, arrête ça ! tonna Endevor en s’approchant à grand pas du percheron. Le Grand Chancelier fronça les sourcils et sortit une feuille de sa poche. Eijiro, cela lui disait quelque chose. Parcourant rapidement des yeux la liste donnée par le Prince, il vit enfin ce qu’il cherchait. Là, entre la couleur des cheveux de l’inconnu et sa taille approximative, était écrit “ Dans son entourage, Eijiro et Katsuki”. Eijiro n’était pas un nom très courant, Katsuki non plus. Et si Tenya avait bonne mémoire, et il avait bonne mémoire, le Prince lui-même ne savait pas si ces deux noms étaient portés par des humains ou des animaux. Hors là, devant lui, le Grand Chancelier avait un percheron roux, nommé Eijiro. Percheron qui donnait du fil à retordre à Endevor, refusant de s’éloigner des deux purs sangs pour lesquels il s’était, semblait-t-il, pris d’affection. - Excusez-moi, intervint Tenya. Le nom de Katsuki vous évoque-t-il quelque chose ? Endevor, Dabi et Shigaraki secouèrent la tête en signe de négation, décevant Tenya. Un aboiement joyeux attira l’attention du Grand Chancelier sur Denki. Ce dernier s’agitait encore autour de lui, mais cette fois il semblait décidé à le faire revenir dans la maison. Se sentant comme le dernier des imbéciles, Tenya se pencha vers le toutou et lui demanda - Tu connais un Katsuki toi ? Il faillit en perdre ses lunettes quand le chien lui répondit par un aboiement sonore avec agitation de la queue en prime. Denki saisit le bas du pantalon du brun à lunettes et tira pour le faire rentrer dans la maison. Il regrettait maintenant plus que jamais de ne pas pouvoir parler. Bien sûr qu’il connaissait Katsuki ! Et si cet homme voulait bien revenir à l’intérieur, il pourrait même le lui présenter. Mais surtout, il pourrait voir Shoto. Après tout, c’était bien pour Shoto qu’il était là non ? Mais s’il y tenait, il lui présenterait Katsuki aussi. Pendant que Tenya tentait d’échapper à la prise de Denki sur son pantalon, aider par Dabi qui tirait le chien par son collier, et qu’Endevor tentait désespérément d’éloigner Eijiro de l’attelage royal, le cochet étant venu lui prêter main forte en vain, un clic libérateur résonnait dans la chambre de Shoto. - Enfin, souffla Hanta en s’épongeant le front. Faudra penser à faire graisser cette serrure. Elle est super dure. - On s’en fout, tonna Katsuki. Double Face, dépêche toi d’y aller !!! - Oui, cours Shoto ! Cours ! encouragèrent en chœur Mina et Izuku. Sans perdre une minute, Shoto sortit de sa chambre et dévala les escaliers. Arrivé dans l’aile principale du manoir, il croisa Neito qui lui sauta dessus en feulant. Mais le chat se fit repousser sans aucune douceur, atterrissant droit dans un mur en un miaulement pitoyable. Les petits hommes-souris qui assistèrent à la scène, ayant suivi Shoto par leur propre circuit, rirent de bon cœur devant la mine défaite du matou. Ayant enfin réussi à libérer sa jambe des mâchoires de Denki, Tenya se tourna vers son attelage et soupira lourdement. Il ouvrit la bouche pour suggérer quelque chose mais fut interrompu par une voix masculine et essoufflé qui cria - Attendez !! Je suis là ! Surpris, Tenya se tourna vers la porte d’entrée, voyant un jeune homme franchir le seuil en courant. Sous les yeux étonnés du Grand Chancelier, le jeune homme se fit assaillir par Denki, qui lui sauta dessus pour lui léchouiller le visage, et par Eijiro qui abandonna les purs sangs pour venir se frotter contre le nouveau venu. Comprenant qu’Endevor lui avait bel et bien menti sur la présence d’autres hommes dans la demeure, Tenya fronça les sourcils et darda un regard noir au maître de maison. Ses sourcils se froncèrent un peu plus en voyant la mine furieuse de ce dernier et l’air dégoûté de ses fils. - Et qui êtes-vous, jeune homme ? s’enquit-il en se tournant vers le nouveau venu. - Je m’appelle Shoto, commença ce dernier. - C’est un de nos domestiques, l’interrompit Endevor. Il ne sort jamais du manoir et... - C’est l’héritier légitime de ce putain de manoir, sombre connard !!! rugit une voix dans le dos de Shoto. Tenya chercha l’origine de cette voix, de plus en plus interloquée par ce qu’il entendait. Ce jeune homme, l’héritier légitime du manoir ? Avec ses savates usées, son pantalon reprisé et sa chemise à la propreté douteuse, il avait plus l’allure d’un domestique que celle d’un noble héritier. Mais le Grand Chancelier nota la pâleur soudaine sur le visage des trois autres hommes de la maison. Il nota aussi que, comme lui, ils cherchaient qui venait de parler ainsi. Shoto se tourna vers le seuil de la maison, pas surpris d’y voir un Katsuki furibond, les deux poings sur les hanches, le visage rougit d’avoir hurlé pour se faire entendre du plus de monde possible. A ses côtés, Izuku approuvait les dires de son ami d’enfance en hochant la tête avec virulence. Avec un sourire amusé, Shoto se pencha et récupéra ses deux petits amis dans sa paume, avant de les montrer au Grand Chancelier. - Je vous présente Katsuki et Izuku. Ce sont mes amis. Ajustant ses lunettes sur son nez, Tenya examina de près les deux tout petites créatures dans la paume du nouveau venu. - Katsuki ? demanda-t-il. - C’est moi, lui répondit le plus blond des deux mini-pouces. Comment vous connaissez mon nom, vous ? - Le Prince a entendu le laquais du jeune homme qu’on recherche parler d’un certain Eijiro et d’un certain Katsuki, expliqua posément Tenya. - Celui que vous cherchez c’est Shoto, intervint Izuku. C’est avec lui que le Prince a discuté ce soir-là. Tenya se redressa et examina le jeune homme face à lui. Les yeux vairons étaient bien la seule chose qui correspondait au descriptif donné par le Prince. - Je suis désolé, dit-il, mais vous ne ressemblait pas exactement à ce que nous a décrit Sa Seigneurie. - Ah oui, c’est parce que j’ai reçu un sortilège pour ne pas que mon père puisse me reconnaître, avoua Shoto avec un air contrit. Devant la mine surprise de Tenya, Katsuki s’empressa de préciser - Ouais, parce que ce connard ne voulait pas que Shoto aille au bal. Alors il a tout fait pour qu’il y aille pas. Du coup, il était pas question qu’il puisse le reconnaître, sinon il lui en aurait fait baver après ! - C’est grâce à Aizawa, précisa Izuku, Marraine la bonne fée, enfin Parrain... enfin.. Une fée quoi... - Mais Double... Shoto a gardé l’autre chaussure ! répliqua Katsuki. Montre lui toi !!! Obéissant à son ami, Shoto sortit de sa poche arrière la pantoufle de verre, la tendant au Grand Chancelier. Ce dernier la compara avec attention avec son propre exemplaire, puis fit essayer les deux chaussures à Shoto, s’extasiant quand elles allèrent parfaitement aux pieds du jeune homme. - C’est merveilleux, pleura Tenya, heureux d’avoir mené à bien sa mission, et ce en moins d’une journée. Le Prince a hâte de vous revoir ! Venez, je vous emmène ! - Dans cette tenue ? s’étonna Shoto alors que Tenya le traînait déjà vers le carrosse. - On vous en trouvera une au château, promit le Grand Chancelier. Oh, et vos deux petits amis sont les bienvenus évidemment. Denki et Eijiro regardèrent le carrosse royal s’éloigner dans l’allée, passer le portail et disparaître au loin, ravis du dénouement de la visite du Grand Chancelier. Ils jugèrent prudent de rejoindre rapidement l’arrière cour, s’éloignant ainsi d’Endevor et de ses fils qui étaient restés figés, estomaqués par ce qu’il venait de se passer. Le brave toutou et le percheron se félicitèrent de s’être rapidement éloignés quand les rugissements furieux des trois maîtres de maison retentirent, affolant tous les animaux du voisinage. Au château, Tenya confia Shoto aux bons soins d’une servante, la chargeant de permettre au jeune homme de se laver et de se changer avant de rejoindre le bureau royal. Il emmena Katsuki et Izuku avec lui pour annoncer à ses Altesses qu’il avait réussi sa mission et surtout, leur raconter ce qu’il avait appris de la bouche même des deux petits hommes-souris. Quand Shoto rejoignit le bureau royal, vêtu d’une tenue simple mais luxueuse, il y trouva le Prince et le Roi en grande discussion. Quand il vit le sourire triomphant de Katsuki et Izuku, il comprit que son beau-père et ses beaux-frères allaient payer pour l’avoir maltraité durant des années. Avant même la fin de la journée, il fut décidé que Shoto vivrait au château et Endevor, Dabi et Shigaraki furent chassés comme des malpropres du manoir. Eijiro, Denki, Mina et Hanta furent rapatriés au château. Le Roi avait bien proposé à toute la colonie d’hommes-souris de venir s’installer au palais, mais ceux-ci refusèrent préférant rester dans cette demeure qu’ils connaissaient bien. Dans les jours qui suivirent, Mme Dashwood et ses trois filles s’installèrent au manoir, ayant la lourde charge de l’entretenir. Elles furent informées de l’existence des hommes-souris et promirent de leur fournir nourritures et tout ce dont ils auraient besoin. En contrepartie, elles pouvaient disposer à leur guise du manoir et le considérer comme le leur. Elles s’y installèrent avec leur cuisinière, leur femme de ménage et leur jardinier. Shoto et Hawks vinrent souvent rendre visite aux Dashwood qui les accueillirent avec joie, et Shoto n’eut jamais à regretter la décision de confier sa demeure ancestrale à cette famille. Katsuki, Izuku, Mina et Hanta s'installèrent dans une alcôve que Shoto aménagea spécialement pour eux dans sa chambre. Il dut en aménager une seconde quand Mina et Hanta fondèrent leur propre famille. All Might fut d’ailleurs particulièrement ravi par cette nouvelle et s’imagina sans mal jouer avec plaisir les nounous pour les enfants du couple. Katsuki et Izuku, eux, restèrent inséparables. All Might accueillit avec joie tout ce petit monde dans son palais, et Tenya s’arracha les cheveux pour aménager l’immense demeure. Sur ordre royal, Tenya fit faire une multitude de meubles dignes du château royal, mais adaptés à la taille des petits hybrides. Pour éviter que les petits hommes-souris ne soient malencontreusement écrasés, Tenya dû aussi faire installer des rampes le long des murs de tous les couloirs et dans toutes les pièces. Il dû aussi faire aménager des petites ouvertures à la taille des mini-pouces dans absolument toutes les portes du palais. Bref, Tenya n’eut pas le temps de chômer. Shoto de son côté sympathisa rapidement avec le Prince et les deux jeunes hommes devinrent rapidement aussi inséparables que Katsuki et Izuku. Ils voyagèrent beaucoup, pour la plus grande joie de Shoto qui découvrit le monde. Denki accompagna souvent son jeune maître, et Eijiro devint le cheval attitré de Shoto, qui le préféra aux purs sangs royaux. Si Mina et Hanta préfèrent rester au palais, Katsuki et Izuku eurent toujours leur place attitrée dans les bagages de Shoto, amusant grandement le Prince. Hawks et Katsuki se disputèrent souvent, au grand damne de Shoto et d’Izuku. Mais Hawks était le premier à voler au secours du petit blond quand besoin était et vice-versa. Le Prince tomba chaque jour un peu plus sous le charme de Shoto, et entreprit de le séduire. Ce fut d’ailleurs cette entreprise qui le rapprocha des quatre hommes-souris, de Denki et d’Eijiro. Il fallut en effet les efforts conjugués d’eux sept pour réussir à faire comprendre les intentions de Hawks à Shoto. Cela faisait maintenant deux ans que Shoto avait emménagé au château, et un peu plus de dix-huit mois que Hawks tentait de le séduire. Hélas, Shoto ne voyait rien, ne comprenait rien, au grand désespoir du Prince. Dépité, et désespéré, Hawks soupira lourdement, la tête posée sur son énorme bureau. Tendrement enlacés sur un sofa adapté à leur taille et posé sur le bureau, Hanta et Mina écoutaient Tenya lire le parchemin déroulé dans sa main. Ce parchemin contenait toutes les tentatives de Hawks pour faire comprendre ses sentiments, et envies, à Shoto. Il était si long qu’il traînait au sol, se déroulant paresseusement sur le parquet, et le rouleau dans la main du Grand Chancelier était pourtant déjà bien gros. - Donc, l’amener dans une ville romantique, énonça doctement Tenya, c’est fait. - On peut difficilement faire plus romantique que Venise, soupira Hawks sans relever la tête. - Et qu’en a pensé Shoto ? s’enquit Tenya, sa plume à la main. - Il a trouvé ça joli, mais humide, pleurnicha Hawks. - Il s’est même plaint que l’humidité faisait friser ses cheveux, se plaignit Izuku en arpentant le dessus du bureau. - Avez-vous fait les activités prévues ? demanda Tenya en remontant ses lunettes, sa plume tâchant d’encre le bout de son nez. - Le tour en gondole, confirma Hawks. Gondole fleurie et gondolier chantant une chanson d’amour. De jour et de nuit, avec des bougies pour éclairer la gondole la nuit. - C’était merveilleux, s’extasia Izuku des étoiles plein les yeux. - Quand on est passé sous le Pont des Soupirs, je lui ai dit que c’était la balade romantique par excellence, soupira Hawks d’un ton défait. Il m’a demandé ce qu’il pouvait y avoir de romantique à passer sous le pont de condamnés à mort ! Tenya soupira lourdement et raya soigneusement les lignes concernant Venise sur son parchemin. Affalé sur un coussin, Katsuki ricana moqueusement face à la mine dépitée du Prince. - Kacchan ! le gronda Izuku. C’est pas gentil de te moquer ! - Quoi ? grogna ledit Kacchan. J’y suis pour rien si Double Face est encore plus bouché que toi ! - Je ne suis pas bouché, protesta Izuku. - Il a fallu que Katsuki te saute finalement dessus pour que tu comprennes qu’il est amoureux de toi, se moqua Mina. Tu es bouché ! Izuku voulu protester, mais Katsuki se leva d’un bond à ce moment-là, semblant pris d’une illumination - Mais voilà ! C’est ça que tu dois faire ! Lui sauter dessus ! s’exclama-t-il avec enthousiasme. - L’idée est tentante, avoua Hawks. Mais je vais juste lui faire peur si je fais ça ! - T’as déjà tout tenté ! A ce stade tu risques plus rien ! décréta le petit blond sûr de lui. - Il y a encore pas mal de propositions, tenta Tenya en jetant un œil au parchemin déroulé à ses pieds. - Ah ouais ? C’est quoi la prochaine ? demanda Katsuki. - Alors euh... tout ça, c’est Venise... Donc.. chercha Tenya. Ah ! Voilà ! Demander aux jardiniers d’écrire “Shoto, je t’aime” dans les parterres sous les fenêtres de Mr Todoroki, avec des roses blanches et des roses rouges. - Qui a eu cette idée débile ? soupira Katsuki désabusé. - Elle est pas débile mon idée, Kacchan ! protesta Izuku vexé. - Tu paris combien qu’il croira que c’est un des jardiniers qui lui fait sa déclaration ? tonna le petit blond en foudroyant son amoureux d’un regard de braise. - Je pari ma couronne, approuva Hawks. Tenya, dites moi que les autres idées sont mieux... - Le problème c’est que vous avez déjà épuisé tous les grands classiques dans ce domaine, avoua Tenya d’un ton docte. Déroulant le parchemin entre ses mains, il lu, les lignes soigneusement barrées, preuves des échecs consécutifs de Hawks - Un voyage romantique, dans une ville romantique... - Raté, ponctua Katsuki. - Lui chanter la sérénade par une nuit de pleine lune sous son balcon... - Il a cru qu’il y avait des loups dans le jardin, ricana Hanta. - Organiser un bal et ne danser qu’avec lui... - Il a passé sa soirée à s’inquiéter que tu te fasses réprimander pour ne pas t’occuper des autres invités, soupira Mina. - Le couvrir de cadeaux divers et variés... - Il trouve les fleurs plus jolies dans le jardin que dans un vase, marmonna Izuku. - Il a eu une crise de foie en voulant absolument manger tout le chocolat que tu lui avais offert, ajouta Mina. - Il ne porte jamais les bijoux que tu lui offres, parce qu’il a peur de les perdre, conclu Hanta. Hawks en aurait presque pleuré en entendant l’énumération de quelques-uns de ses échecs. Il avait aussi tenté la balade romantique à cheval, avec la complicité d’Eijiro. Shoto avait apprécié la promenade, mais il avait absolument tenu à inviter le Roi à venir avec eux, ruinant tous les projets du Prince. Sans le vouloir, Shoto avait ainsi ruiné un certains nombres de plans, et quand Hawks avait réussi à tout mettre en œuvre pour que cela se passe selon ses envies, Shoto passait complètement à côté de l’essentiel. La naïveté et l’innocence de Shoto était adorable, parfois amusante. Mais elle compliquait bien les choses pour l’amoureux transi. Ainsi, chaque compliment joliment tourné était mal interprété par son destinataire. Hawks se souvenait encore de la crise de fou rire qu’avaient eu ses complices les hommes-souris, Denki et Eijiro quand il avait dit à Shoto que son sourire faisait battre son cœur avec tant de force que cela l’étourdissait. Shoto s’était affolé, croyant qu’il avait des problèmes cardiaques, et l’enjoignant à voir le médecin au plus vite. Tenya, appelé en urgence par Shoto, avait donc fait venir le médecin. Hawks était infiniment reconnaissant au Grand Chancelier et au médecin royal d’avoir eu assez de retenue pour ne pas hurler de rire en entendant ses explications sur l’inquiétude de Shoto. Shoto était tellement soucieux qu’il avait prévenu All Might, lequel avait accouru dans la chambre de son fils, pleurant toutes les larmes de son corps. Bref, Shoto ne comprenait aucune des tentatives de Hawks. Pourtant Hawks était presque sûr et certain que ses sentiments étaient réciproques. Il y avait quelque chose dans le regard vairon du jeune homme que le Prince avait identifié comme un intérêt plus qu’amical envers lui. Et Izuku, Hanta et Mina s’étaient chargés de tâter le terrain, et vu les rougeurs qui avaient pris place sur le visage de Shoto, ils n’avaient pas le moindre doute sur la question. Katsuki avait été écarté de la délicate mission, tous l’estimant trop brutalement honnête pour réussir à aborder le sujet en subtilité. Bien évidemment, le blondinet avait boudé, et il avait fallu toute la patience et la tendresse de son précieux Deku pour le dérider. Mais malgré tout ça, Hawks en était toujours au point de départ, et il commençait à désespérer. - Tu m’écoutes ?! rugit une petite voix près de lui le sortant des affres obscures où il sombrait. - Non, répondit Hawks avec franchise, un léger sourire ourlant ses lèvres en voyant Katsuki fulminer de rage. - Ben tu devrais pourtant ! tonna Kacchan. T’es trop subtil, Double face comprendra jamais si tu continues comme ça ! Faut y aller cash ! - Je lui saute dessus quoi... bouda Hawks. Je t’ai dit que... - Pas physiquement ! protesta Katsuki. Mais tu lui dit entre quatre yeux que tu l’aimes et que tu veux l’épouser ! Et s’il proteste, tu tiens bon ! Et après, tu lui sautes dessus... physiquement ! Le sourire goguenard du petit blond fit plisser les yeux de Hawks. Voilà, à cause de ce blondinet braillard, il avait une image pas très chaste en tête ! Saleté de blond ! Mais à la réflexion, ce dernier n’avait pas totalement tort. Et au point où il en était, il n’avait plus rien à perdre. Sans attendre, Hawks se leva d’un bond, et quitta au pas de charge son bureau, prenant la direction de la chambre de Shoto, les quatre hydrides le suivant de près. Hawks entra dans la pièce sans frapper, faisant sursauter Shoto qui lisait tranquillement près des fenêtres ouvertes, la tête de Denki reposant sur ses genoux. - Hawks ? s’étonna Shoto en se levant du fauteuil où il était assis. - Je t’aime ! déclara Hawks en se plantant face au jeune homme. Je t’aime comme un fou et je veux t’épouser pour passer le reste de ma vie avec toi ! Alors... épouse-moi ! Denki se faufila discrètement jusqu’à l’entrée de la chambre, y retrouvant le quatuor d’hommes-souris et Tenya, tous jouant sans honte les voyeurs. Ils virent Shoto cligner des yeux plusieurs fois, visiblement sous le choc. Puis Hawks perdit patience et attrapant le visage figé de celui qu’il aimait entre ses mains, il se pencha pour l’embrasser d’un chaste et doux baiser. Le Prince recula un peu, craignant malgré tout la réaction de Shoto. Ce dernier le fixa un long moment, puis s’approchant d’un pas il souffla - D’accord... Mais, tu peux recommencer ça ? J’ai bien aimé ! Hawks ne se fit pas prier pour embrasser à nouveau, et plus profondément, son désormais fiancé. Tenya ferma doucement la porte et se joignit à l’explosion de joie des hommes-souris et Denki. Il ne restait plus qu’à préparer le mariage... et l’annoncer à All Might. All Might pleura toutes les larmes de son corps à l’annonce de la nouvelle. Non pas qu’il était totalement contre, loin de là. Il adorait Shoto, et le considérait comme un second fils. Ce mariage rendrait officiel la place que Shoto s’était fait dans son cœur royal et dans le château. Mais, ce mariage signait aussi la fin de tous les rêves de grand-père gâteau du Roi. Heureusement, Mina était enceinte, il pourrait donc distribuer tout cet amour paternel aux enfants de la jolie hybride. La mariage fut célébré en grande pompe, tout le royaume étant invité aux festivités qui durèrent trois jours et trois nuits. Le couple nouvellement uni partit en voyage de noce par bateau, et tous les invités les saluèrent depuis le port d’où ils appareillèrent. Tenya et All Might écrasèrent une petite larme émue en voyant Hawks se pencher pour embrasser Shoto. Seuls ceux qui avaient une bonne vue purent voir un petit homme souris blond embrasser un petit homme souris vert, juste sur la banderole Jeunes Mariés. Et ils vécurent heureux pendant de très longues années, et adoptèrent trois petits orphelins pour la plus grande joie d’All Might qui finit ses jours entouraient d’une palanquée de petits-enfants, comme il en avait toujours rêvés. Et que certains ne fassent pas plus de cinq centimètres de hauteur ne gêna nullement le souverain. Un enfant, quelle que soit sa taille, reste un enfant. Fin.
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