Enattendant les vacances, embarquez votre moitiĂ© pour un week-end en amoureux dans la ville d’Avignon. Balade romantique dans la vieille citĂ©, dĂ©couverte de l’exceptionnel centre historique, nuit de folie dans un des nombreux bars de la ville. Voici quelques idĂ©es entre dĂ©tente et dĂ©couverte pour explorer Avignon en amoureux. Avignon PellĂ©as et MĂ©lisande, un amour en ombre portĂ©e. Mardi 9 Juillet 2019 . Marie-JosĂ© Sirach. Julie Duclos prĂ©sente, Ă  la Fabrica, la piĂšce symboliste de Maurice Maeterlinck. Une mise En ce temps-lĂ , l'amour" Gilles Segal Le comitĂ© français pour Yad Vashem a proposĂ© le 9 janvier 2012 Ă  ses adhĂ©rents et sympathisants, une soirĂ©e consacrĂ©e Ă  une piĂšce de théùtre LaSemaine d’art en Avignon est une citation, une rĂ©fĂ©rence. Il s’agit du premier nom donnĂ© en 1947 par le Maire Georges Pons et Jean Vilar Ă  l'Ă©vĂ©nement qui allait devenir le Festival d’Avignon. Du 23 au 31 octobre 2020, 7 spectacles seront prĂ©sentĂ©s dans une dizaine de lieux d'Avignon et ses alentours. p> Faire Avignon est un trĂšs gros risque pour une compagnie car c'est un gouffre financier. Il faut louer un crĂ©neau horaire dans un lieu, louer un logement pour toute une Ă©quipe, payer un mois de salaire Ă  cette Ă©quipe, plus les repas, les affiches, les flyers, les dossiers, l'inscription dans le programme du OFF, les droits d'auteur, la SACEM, les assurances, etc Filoniest en rare compagnie en tant que crĂ©ateur qui peut voir le voyage d’Ahsoka Ă©voluer Ă  travers l’animation et l’action en direct, mĂ©langeant les mĂ©diums d’une maniĂšre qui lie la galaxie. Ahsoka est un peu plus loin, mais c’est un projet passionnĂ© pour Filoni, donc les fans peuvent s’attendre Ă  quelque chose de profondĂ©ment enracinĂ© dans la tradition avec de tRtT. Une conseillĂšre au Planning familial d’Avignon parle de l’évolution des missions de ce mouvement qui fĂȘte ses soixante ans. Des actions pour protĂ©ger femmes et ados. Mise en cause du dĂ©putĂ© Ă©cologiste Denis Baupin pour des faits de harcĂšlement et d’agressions sexuelles, suicide en direct sur internet d’une jeune fille aprĂšs un viol
, la violence faite aux femmes "est prĂ©sente dans tous les milieux", souligne Élisabeth de Bastier, conseillĂšre conjugale et familiale au Planning familial d’Avignon. Et les statistiques sont sans appel "Une femme battue meurt tous les trois jours en France, une femme sur dix subit des violences
 C’est Ă©norme." DerriĂšre ces chiffres, des situations bien rĂ©elles. "Des femmes battues, j’en vois rĂ©guliĂšrement", tĂ©moigne la conseillĂšre, arrivĂ©e Ă  l’antenne d’Avignon en 1999. Souvent, c’est au dĂ©tour d’un entretien sur la contraception que l’enfer vĂ©cu se rĂ©vĂšle "Des pratiques sexuelles qu’elles n’aiment pas, des conjoints qui les traitent comme des moins que rien
" Et des coups. "Beaucoup n’arrivent pas Ă  partir, par peur du compagnon, et n’en parlent pas Ă  leur entourage par honte." "Nous sommes un observatoire de la sociĂ©tĂ©" Les jeunes ne sont pas mieux loties. "Des adolescentes me disent qu’elles l’ont “fait” mais que ça les dĂ©goĂ»te. D’autres ont des pratiques extrĂȘmement dĂ©gradantes pour rester vierge jusqu’au mariage. L’amour, dans ce qu’il a de beau, est sali. Cela a des effets Ă©normes sur la sexualitĂ©." Des violences faites aux femmes contre lesquelles "va bientĂŽt ĂȘtre mis en place un observatoire dans le Vaucluse. On travaille dĂ©jĂ  sur ce thĂšme avec la police, la gendarmerie
". Loin de la caricature de "mouvement fĂ©ministe extrĂȘme et pro IVG" que certains veulent lui coller comme image, le Planning, qui fĂȘte cette annĂ©e ses soixante ans d’existence, agit au quotidien "pour les droits des femmes". Des droits que les conseillĂšres du mouvement dĂ©fendent Ă  travers des interventions dans des Ă©tablissements scolaires, diffĂ©rentes structures, ou en accueillant toutes celles, mineures et majeures, qui le souhaitent dans leurs locaux avignonnais. "Nous sommes un observatoire de la sociĂ©tĂ©", rĂ©sume la conseillĂšre de l’antenne d’Avignon. La violence, aussi sur internet Au plus prĂšs des problĂ©matiques sociales, le Planning "travaille Ă©normĂ©ment sur la prĂ©vention". Les dangers d’internet et des rĂ©seaux sociaux occupent une grande part de leurs interventions auprĂšs des jeunes. "Certains sont harcelĂ©s aprĂšs s’ĂȘtre montrĂ©s Ă  moitiĂ© nus sur des photos mises en ligne et rĂ©cupĂ©rĂ©es par d’autres
 On a aussi l’exemple de jeunes traumatisĂ©s car, lors d’un tchat qui Ă©tait au dĂ©but anodin, un internaute s’est montrĂ© en train de se masturber devant sa webcam
 Ces victimes ont honte, gardent ça pour elles, et ce traumatisme devient une bombe Ă  retardement. "Les images "violentes et pornographiques" auxquelles ont accĂšs les enfants et les ados sur internet donnent, elles, "une image avilissante et salie de la femme. 80 % des jeunes de 11 ans ont dĂ©jĂ  vu un film pornographique". Mais la violence n’est pas qu’en ligne Ă  un Ăąge oĂč l’on se construit. La difficultĂ© des jeunes d'exprimer leurs Ă©motions Au quotidien, "les jeunes n’apprennent plus Ă  s’exprimer avec des mots. On lance d’ailleurs dans le Vaucluse un programme, Prodas Programme de dĂ©veloppement affectif et social, imaginĂ© au QuĂ©bec, qui les incite Ă  exprimer leurs Ă©motions. Ça se fait sur Montpellier et Marseille". Autre problĂ©matique sur laquelle travaille le Planning les relations affectives et sexuelles dans le monde du handicap. LĂ  encore, internet peut ĂȘtre "la porte ouverte Ă  tout". "Une femme handicapĂ©e a tĂ©moignĂ© de son calvaire. Elle avait rencontrĂ© quelqu’un sur internet, il lui avait donnĂ© rendez-vous dans un bar, finalement, il l’a amenĂ©e Ă  l’hĂŽtel et l’a violĂ©e." Contraception et dĂ©pistages Souvent caricaturĂ©es comme des pro-avortement, les militantes du Planning sont pourtant loin d’en faire l’apologie, "on dĂ©fend seulement le droit Ă  l’avortement, on considĂšre que chaque personne est en capacitĂ© de prendre ses dĂ©cisions". Élisabeth de Bastier estime mĂȘme que la suppression de l’obligation de l’entretien prĂ©alable, sauf pour les mineurs, et du dĂ©lai de rĂ©flexion de huit jours n’est "pas une bonne chose. L’entretien Ă  l’accompagnement est primordial, et avec la suppression du dĂ©lai de rĂ©flexion, on peut avorter dans les 48 h
" sans le recul souvent nĂ©cessaire pour une telle dĂ©cision. Si, en France, chaque annĂ©e, il y a encore 200 000 femmes qui se font avorter, "beaucoup sont ĂągĂ©es de 18 Ă  25 ans, un chiffre qui ne diminue pas", c’est en partie "parce que les jeunes ne savent pas comment fonctionne la contraception. Quand on oublie une seule fois sa pilule, le cycle est reparti ! Ça ne sert Ă  rien d’en prendre deux le lendemain !" Au Planning, oĂč tout est fait dans l’anonymat et la discrĂ©tion, les femmes et les jeunes filles sans besoin d’autorisation parentale ont Ă©galement accĂšs Ă  des consultations gynĂ©cologiques et Ă  "tous les dĂ©pistages, gratuitement". Avec un test proposĂ© systĂ©matiquement sur les infections Ă  chlamydies, sexuellement transmissibles, "c’est trĂšs peu connu, mais si on n’est pas soignĂ©, c’est la premiĂšre cause d’infertilitĂ© chez la femme ! Et ces infections sont de plus en plus nombreuses
" LĂ  encore, le planning reste vigilant sur l’évolution de la sociĂ©tĂ© et Ă  l’écoute de tous. "Tous les mercredis aprĂšs-midi, nous faisons un tchat planning84 on rĂ©pond en direct Ă  toutes les questions !", rappelle la conseillĂšre. Un outil dans l’air du temps pour rĂ©pondre aux questions des femmes, mais pas seulement
 Planning familial d’Avignon les consultations gynĂ©cologiques, les dĂ©pistages se font sur rendez-vous. Les conseillĂšres conjugales reçoivent sur rdv du lundi au vendredi, sans rendez-vous le mercredi aprĂšs-midi. 13, rue de la VĂ©nus-d’Arles. TĂ©l 04 90 87 43 69. mardi 28/06/2022 Ă  14h10 - Mis Ă  jour Ă  14h12 Petites annonces Petites annonces La Luna Z. vient tout juste d'ĂȘtre grand-pĂšre. Il se dĂ©cide Ă  enregistrer pour son fils, sur bandes magnĂ©tiques, un souvenir gravĂ© Ă  jamais dans sa rencontre avec un pĂšre et son jeune garçon dans le train qui les conduisait aux camps de la mort. Le temps du trajet, ignorant le chaos qui s'installe de jour en jour dans le wagon, ce pĂšre va profiter de chaque instant pour transmettre Ă  son fils l'essentiel de ce qui aurait pu faire de lui un homme. David BrĂ©court est simplement remarquable » L'HumanitĂ© - Bouleversant » BFM TVDu 7 au 30 juillet Ă  18h – relĂąches les mardis. RĂ©sa 04 90 86 96 28. Devoir de mĂ©moire mais aussi hymne Ă  l’amour paternel Ă  voir, vraiment Théùtre la Luna, 18h45, 1h15. Du 7 au 31 juillet, relĂąche les 13, 20, 27 RĂ©servations au 04 90 86 96 28 C’est pour vivre des moments comme ceux-lĂ  que je vais au théùtre ĂȘtre captivĂ©e par une histoire qui se construit petit Ă  petit et nous tient en haleine tout du long, Ă©prouver des sentiments d’une grande force au point d’en frissonner et d’en pleurer mĂȘme, et ressortir en se disant que la force de l’amour est au-dessus de tout et que l’humanitĂ© finit toujours par triompher mĂȘme dans la pire des horreurs. David BrĂ©court est magistral dans ce seul-en-scĂšne. Il mĂšne le rĂ©cit de main de maĂźtre et sait jouer de nos Ă©motions avec brio, nous faisant passer du rire aux larmes. Il est Z, cet homme qui vient de devenir grand-pĂšre et qui dĂ©cide de transmettre Ă  son fils un message qu’il enregistre sur un magnĂ©tophone Ă  bandes. Dans un dĂ©cor rempli de pendules et de rĂ©veils, il hĂ©site, s’arrĂȘte, recommence ; il nous agace un peu, mais on comprend que ce qu’il a Ă  confier est difficile Ă  exprimer. La tension monte alors et l’on attend avec impatience de dĂ©couvrir ce message qu’il veut transmettre. On apprend qu’il est un survivant, un rescapĂ© d’Auschwitz, on voit le tatouage sur son bras, mais ce n’est pas de lui dont il veut parler, il va nous raconter le comportement d’un pĂšre dans le train de la dĂ©portation. Ce pĂšre fera tout pour prĂ©server son fils de l’effroyable vĂ©ritĂ©, pour le mettre dans une bulle poĂ©tique, il fera tout pour le distraire mais aussi pour l’instruire, lui donnant des leçons de français, de mathĂ©matiques, lui transmettant ses valeurs, tout ce qui ferait de lui un homme. Il se livre Ă  une course contre le temps bouleversante d’humanitĂ©, il fera preuve d’un amour paternel inconditionnel. Le texte de Gilles SĂ©gal est beau et puissant. Z n’a pas compris ce pĂšre, il lui en a voulu, s’est Ă©nervĂ© contre lui, mais en devenant grand-pĂšre, il semble qu’il l’ait compris. La puissance de l’amour d’un pĂšre pour son fils est au-dessus de tout et dĂ©passe tout mĂȘme les pires horreurs, voilĂ  le message. Cette piĂšce nous donne un bouleversant message d’humanitĂ© portĂ© par un comĂ©dien brillant, elle est aussi un appel poignant au devoir de mĂ©moire mais Ă©galement un hymne Ă  l’amour paternel. Une splendide leçon de vie, Ă  voir vraiment. Sandrine Retour Ă  la liste de nos comptes rendus 2021 Retour Ă  la liste de nos comptes rendus 2019 environ 10% sont repris en 2021 Et notre prĂ©sĂ©lection, Ă©videmment subjective Un peu de lĂ©gĂšretĂ©, avec notre jeu-concours culturel de l’étĂ© Festivaliers avignonnais, ne passez surtout pas Ă  cĂŽtĂ© de ce remarquable spectacle ! C'est Ă  l'Albatros théùtre. Voici ce que j'Ă©crivais en sortie de rĂ©sidence. - T’as d’beaux vieux, tu sais ! Ces vieux-lĂ , Jeanne et Henri, sont des retraitĂ©s, des pauvres de mĂ©tier », pour reprendre l’expression trĂšs juste de Daniel Soulier. Des vieux qui ont trimĂ© toute leur vie durant, dans une perpĂ©tuelle lutte, se fabriquant leur propre malheur, par manque d’envies, de dĂ©sirs, par manque d’imaginaire, aussi. Ils sont lĂ , devant nous, dans leur cuisine faite de toile cirĂ©e, lino et papier peint assortis. La piĂšce comporte principalement deux parties. Dans la premiĂšre, Jeanne fait ce qu’elle a fait toute sa vie pourrir celle de son mari, militant communiste convaincu. Si l’aigreur est humaine, Jeanne l’élĂšve au rang d’art majeur. AcariĂątre, revĂȘche, sĂšche », comme elle dit, elle abreuve son Ă©poux de reproches en tous genres, dans une mauvaise foi assumĂ©e. Lui, en a pris son parti, depuis le temps. C’est un taiseux, un mou », obligĂ© de trouver des subterfuges pour pouvoir se payer son paquet de cigarettes. C’est Ă  cette lutte permanente Ă  laquelle nous assistons. Une vĂ©ritable joute verbale, savoureuse et jouissive. Les formules de Daniel Soulier sont Ă©patantes. Et puis la piĂšce vire sans qu’on s’y attende Ă  une sorte de fable philosophique, comme la qualifie Jean-Marc GalĂ©ra. La mort, en filigrane depuis le dĂ©but de la piĂšce on ne compte plus les allusions, plus ou moins directes
, finit par arriver. Il faut noter Ă  propos de ce thĂšme de la mort que les comĂ©diens ont pris Ă  raison le parti de faire l’impasse sur une partie du texte original, surtout comprĂ©hensible lorsque sont montĂ©es Ă  la suite les deux autres piĂšces composant une trilogie. DeuxiĂšme partie, donc la faucheuse est arrivĂ©e. Dans une espĂšce de purgatoire, les deux personnages se remĂ©morent le passĂ©, reviennent sur leur vie, exprimant regrets, rancƓurs, non-dits. Jeanne et Henri se rendent comptent qu’ils sont passĂ©s Ă  cĂŽtĂ© de leur existence. Ce faisant, ils vont nous mettre face Ă  notre propre vie, face Ă  nous-mĂȘmes avons-nous assez de dĂ©sirs, de plaisirs, d’attentes, pour ne pas passer Ă  cĂŽtĂ©, pour ĂȘtre sur de n’éprouver aucun regret, une fois que la camarde aura fait son Ɠuvre ? Rendons-nous suffisamment notre vie acceptable ? Il faut une sacrĂ©e palette de jeu pour parvenir Ă  exprimer la moelle de ce message humaniste qu’est cette piĂšce. C’est Ă©videmment le cas d’Annette Benedetti et Jean-Marc GalĂ©ra qui vont nos procurer bien des Ă©motions. Les deux comĂ©diens ont su placer le curseur Ă  son exacte place. Dans ce spectacle, ils ne sont allĂ©s ni du cĂŽtĂ© des Deschiens, ni de celui de l’émission belge Strip-tease. Ils ont parfaitement su mettre en avant l’ambivalence existentielle de leurs personnages, Ă  la fois attachants et horripilants. Ni caricatures, ni photographies. S’ils vont nous faire beaucoup rire, nous allons ĂȘtre Ă©galement trĂšs Ă©mus. Melle Benedetti est formidable en repoussante mĂ©gĂšre. En blouse rose sur un tricot synthĂ©tique, avec un fichu en permanence sur la tĂȘte, elle ravit le public en faisant siennes les rĂ©pliques percutantes de l’auteur, dites avec un plaisir Ă©vident. On aurait bien envie de dire Ă  son personnage d’arrĂȘter d’accabler son pauvre Henri, mais en mĂȘme temps, la comĂ©dienne est tellement drĂŽle
 Et puis, elle va nous faire comprendre pourquoi son personnage a agi de la sorte toute sa vie. Et lĂ , nous n’en menons pas large
 Jean-Marc GalĂ©ra, en bleu de travail, casquette assortie, charentaises et foulard rouge, campe de façon jubilatoire cet homme qui a courbĂ© le dos toute sa vie. Lui aussi nous amuse beaucoup, Ă  renvoyer en permanence la balle. Ses ruptures dĂ©clenchent elles aussi bien des rires. Il rend son Henri terriblement humain, terriblement attachant. Il va beaucoup nous toucher, nous bouleverser, mĂȘme, en nous tendant un terrible et implacable miroir. Sa scĂšne du sel sur le jaune d’Ɠuf est absolument merveilleuse. Dans cette piĂšce comportant dix scĂšnes, le metteur en scĂšne GalĂ©ra a su Ă©viter le piĂšge du noir-plateau. Des artifices astucieux je vous laisse dĂ©couvrir, et n’irai pas plus loin permettent de passer outre cette facilitĂ©, ne rompant Ă  aucun moment le rythme. Les contre-jours ont toute leur importance. Je n’évoquerai pas non plus le procĂ©dĂ© utilisĂ© pour matĂ©rialiser l’étrange passage entre la vie et la mort, afin de vous mĂ©nager la surprise, comme ce fut mon cas. C’est trĂšs pertinent et surtout trĂšs rĂ©ussi ! De la belle ouvrage ! Au final, le couple parvient Ă  faire en sorte qu’à la sortie du théùtre, une question est dans toutes les tĂȘtes est-ce que nous aurons nous aussi les mĂȘmes regrets, est-ce que nous aurons eu suffisamment d’envies, de dĂ©sirs, de plaisir ? Vous l’aurez compris, il faut absolument aller en prendre beaucoup, du plaisir, en allant voir et applaudir Annette Benedetti et Jean-Marc GalĂ©ra qui nous embarquent d’une admirable façon dans cette ode Ă  la Vie ! Sans compter que nous n’ignorerez plus rien des mĂ©rites comparĂ©s du Fornitril et du Stop’mousse ! Textes liturgiques annĂ©e C Ac 5, ; Ps 29 30, 3-4, 5-6ab, 13 ; Ap 5, 11-14 ; Jn 21,1-19 Garde Ă  ton peuple sa joie, Seigneur, toi qui refais ses forces et sa jeunesse. » C’est ce que nous avons demandĂ© Ă  Dieu au dĂ©but de cette cĂ©lĂ©bration. Nous l’avons demandĂ© car nous sommes souvent menacĂ©s par le danger de la tristesse, de l’affadissement et de l’inertie spirituelle. Le temps pascal est un moment de revitalisation de notre vie chrĂ©tienne nous devons repartir du centre de notre foi Ă  travers notre rencontre avec le RessuscitĂ©. Et c’est ce que nous permet cette page d’évangile nous sommes dans le dernier chapitre de l’évangile selon Jean et pourtant nous avons l’impression que tout commence, comme au premier jour. Les disciples reprennent leurs activitĂ©s quotidiennes et JĂ©sus appelle Ă  le suivre. Impression de dĂ©jĂ -vu ! En fait l’évangĂ©liste Jean nous indique Ă  travers le cheminement de l’apĂŽtre Pierre trois critĂšres pour ĂȘtre de vrais disciples du RessuscitĂ©. Le premier critĂšre est celui de l’épreuve du temps. Il faut du temps pour devenir disciple du Christ. Il est frappant de voir que l’appel de Pierre situĂ© dans les trois autres Ă©vangiles au tout dĂ©but quand le Christ passe devant le lac de TibĂ©riade n’apparaĂźt chez Jean qu’ici, Ă  la fin. Dans le premier chapitre, Pierre rencontre JĂ©sus grĂące Ă  son frĂšre AndrĂ© et le Messie le regarde en disant Tu es Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras KĂšphas. » 1, 42 Mais il ne lui dit pas suis-moi ». C’est un peu comme si l’évangĂ©liste avait voulu transposer l’appel vĂ©ritable de Pierre Ă  la fin, pour nous dire quelque chose d’important on ne devient vraiment disciple de JĂ©sus que lorsqu’on a touchĂ© sa misĂšre. Avant, on pouvait prĂ©tendre suivre le Christ mais ce n’était pas sans illusion. Pierre, aprĂšs le lavement des pieds avait affirmĂ© Ă  JĂ©sus qu’il continuerait de marcher Ă  sa suite et lui avait dit Seigneur, oĂč vas-tu ?’ JĂ©sus lui rĂ©pondit LĂ  oĂč je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant ; tu me suivras plus tard.’ Pierre lui dit Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre Ă  prĂ©sent ? Je donnerai ma vie pour toi !’ » 13, 37 Et nous connaissons la suite avec le triple reniement. Suivre JĂ©sus Ă  partir de ses propres forces ne mĂšne pas trĂšs loin ; en tout cas, cela mĂšne tĂŽt ou tard Ă  l’impasse, Ă  l’expĂ©rience de notre incapacitĂ© fonciĂšre Ă  marcher derriĂšre JĂ©sus. Pierre a eu beau entendre l’avertissement du Christ ; il ne l’a pas cru tant qu’il n’a pas fait l’expĂ©rience de sa faiblesse. Le disciple ne l’est vraiment qu’à partir du moment oĂč il a touchĂ© son pĂ©chĂ© et a reconnu son besoin d’ĂȘtre sauvĂ©, d’ĂȘtre arrachĂ© Ă  sa complicitĂ© avec le mal. Et pour cela, il faut du temps, l’expĂ©rience de la vie qui Ă©prouve nos belles paroles et nos prĂ©tentions. Le deuxiĂšme critĂšre aprĂšs celui du temps pourrait ĂȘtre la confession d’amour. Pierre a dĂ©jĂ  fait devant les apĂŽtres sa confession de foi Seigneur, Ă  qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie Ă©ternelle. Quant Ă  nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. » Jn 6,68-69 Il a affirmĂ© avec force qui Ă©tait JĂ©sus pour lui et pour les Douze, et ce Ă  un moment difficile de la prĂ©dication de JĂ©sus oĂč beaucoup de disciples l’avaient abandonnĂ©. Mais il restait surtout pour Pierre Ă  faire sa confession d’amour pas simplement je sais qui tu es, mais je te dis que je t’aime. Et je te le dis avec l’expĂ©rience de ma misĂšre, de ma parole trahie, avec la conscience de ma lĂąchetĂ© et de mes paroles creuses. Mais je te dis quand mĂȘme Seigneur, toi, tu sais tout tu sais bien que je t’aime. » C’est-Ă -dire, tu sais que je t’aime avec mes contradictions, avec mes incohĂ©rences et mes mesquineries. Mais je choisis de demeurer avec toi en accueillant sans cesse ton pardon et en sachant que dĂ©sormais c’est toi qui seras ma force. C’est toi qui referas mes forces et ma jeunesse. Et cette confession d’amour se vĂ©rifiera dans sa maniĂšre de vivre devenir disciple de JĂ©sus, c’est renoncer Ă  conduire sa vie par soi-mĂȘme. Suivre le Christ, c’est bien marcher derriĂšre lui et non devant comme l’a tentĂ© Pierre qui a alors entendu Passe derriĂšre moi, Satan. » Mt 16, 23 Accepter de ne plus dĂ©cider par soi-mĂȘme oĂč l’on va, mais se laisser guider par un autre vers un chemin inconnu, comme JĂ©sus l’annonce Ă  Pierre Ă  travers l’image de la ceinture qu’il se laissera mettre. Cet apprentissage de l’obĂ©issance Ă  l’Esprit Saint, c’est dans l’humble quotidien qu’il se vĂ©rifiera. JĂ©sus rejoint ici Pierre chez lui, en GalilĂ©e, dans son travail habituel de pĂȘcheur. C’est chaque jour que nous apprenons Ă  suivre le Christ lĂ  oĂč nous sommes. C’est lĂ  que le RessuscitĂ© se manifeste au milieu de nous si nous savons le reconnaĂźtre. Le troisiĂšme critĂšre est ecclĂ©sial. On ne suit pas JĂ©sus tout seul. Chacun suit personnellement le Christ mais il le fait avec d’autres. Dans l’évangile, Pierre ne discerne pas seul la prĂ©sence et l’appel de JĂ©sus. Il a besoin d’un autre disciple, celui que JĂ©sus aimait. C’est lui qui reconnaĂźt au signe de la surabondance du poisson que cet inconnu sur le rivage ne peut ĂȘtre que le Christ, l’homme qui donne toujours sans compter le vin Ă  Cana, le pain sur la montagne et maintenant le poisson. Comme pour le tombeau vide, ce disciple voit et il croit. Pierre a besoin de l’entendre dire c’est le Seigneur » pour plonger dans la foi. On ne croit pas tout seul ; nous avons besoin de la foi des autres pour grandir dans notre propre foi. Dans les Actes des ApĂŽtres, Pierre et Jean sont ainsi associĂ©s sans cesse dans les premiers chapitres, chacun dans son rĂŽle. Un disciple ne va jamais seul mais avance avec ses frĂšres et sƓurs. Et il se nourrit avec eux du repas eucharistique Ă©voquĂ© par ce dĂ©jeuner au bord du lac c’est bien JĂ©sus qui prend le pain et le donne Ă  tous. Pour ĂȘtre disciple du Christ, il nous faut donc du temps, de l’amour et la communautĂ©. C’est tout l’itinĂ©raire de Pierre le temps de faire l’expĂ©rience de sa faiblesse ; le temps de dire son amour viscĂ©ral pour JĂ©sus ; le temps de former avec les autres apĂŽtres la communautĂ© naissante. Pierre a refait ses forces dans la RĂ©surrection du Christ et dans les Actes des ApĂŽtres, nous le verrons prĂȘcher et agir avec une assurance Ă©tonnante. Celle-ci ne vient pas de son caractĂšre elle est le don de l’Esprit Saint que Dieu donne aux disciples qui lui obĂ©issent. Alors avec Pierre, frĂšres et sƓurs, demandons Ă  nouveau Garde Ă  ton peuple sa joie, Seigneur, toi qui refais ses forces et sa jeunesse. » Amen

en ce temps lĂ  l amour avignon